Faim de vie
Ensemble avec le scénariste Masashi Todayama ("Messengers"), le fameux réalisateur Katsuyuki Motohiro (quand même en pôle position des meilleures entrées historiques avec sa série policière des "Bayside Shakedown") s'essaye à une gentillette comédie familiale teintée d'une bonne dose de drame pour faire pleurer dans les chaumières.
Lui-même originaire de la région de Sanbuki, cette véritable hymne aux pâtes udon semble donc comme un vibrant hommage à son pays natal. Il met d'ailleurs beaucoup de soin à retracer les différentes étapes de la fabrication des bonnes udon et filme avec beaucoup d'attention les magnifiques paysages vallonnés.
Le résultat est une comédie "feel-good", qui donne furieusement envie d'aspirer ses bonnes pâtes gluantes dès la sortie du cinéma; en revanche, on reste un peu sur "sa faim" côté histoire et personnages. Comme toujours dans les films de Motohiro, personnages et situations sont incroyablement lisses, trop parfaits. Il ne se dégage aucune réelle émotion personnelle, mais tout semble fait pour a) rire, b) émouvoir, c) pleurer. Une mécanique admirablement huilée, mais telle la beauté trop parfaite d'une mannequin: aucun défaut pour "personnaliser" al chose et de se l'approprier. Les violons sont envoyés pile au moment où il faudrait s'émouvoir et un magnifique coucher de soleil accompagne une scène romantique.
Outre la longueur inutile (1h30 auraient largement suffi au lieu des 2h15), il y a également un déséquilibre dans le mélange des genres. D'une pure comédie (très réussie), on passe à un drame familial plus convenu entre l'impossibilité de communiquer / pardonner entre un père et son fils. Pourquoi ne pas l'avoir habilement entremêlé à la comédie en elle-même; ce qui aurait à coup sûr renforcé rire et larmes. En l'état donc deux parties bien distinctes, où "la mécanique" pousse donc tout d'abord à rire, puis à pleurer.
Entre les deux parties, une délirante séquence animée des aventures du Capitaine "Udon" avec l'impayable Susumu Terajima. Bien que la soudaine intrusion de ce délire total soit assez excellente, il est à se demander, si cela devienne une marque de standard dans films nippons actuels pour assumer un côté plus "décalé"…
Une comédie rafraîchissante, malheureusement plombée par sa seconde partie plus faiblarde et inutilement chargée d'émotions et manquant d'une vraie personnalité derrière la caméra.
Une comédie lyophilisée
Finalement j'ai été déçu par ce film, j'en attendais mieux du réalisateur du très bon Summer Time Machine Blues. La première partie est très correct mais que dire de la seconde si ce n'est qu'elle est soporifique, convenue de bout en bout et beaucoup trop longue. Santamaria Yusuke joue pile en phase avec le ton général et reste égal à lui même (sa prestation dans Shonen Merikensack est nettement meilleur) à la différence de Konishi Manami, pratiquement transparente et sans saveur. Si le film n'avait durée que 1h30 en ne retenant que la première partie cela aurait été meilleur.
