Love and let die
Les blockbusters monstrueux "Hero", "Le secret des poignards volants" ou "La cité interdite", ainsi que la pompeuse mise en scène des Jeux Olympiques de Pékin feraient presque oublier, que Zhimou est également le réalisateur d'œuvres beaucoup plus personnelles et intimistes, comme son incroyable premier "Sorgho Rouge", "Epouses et concubines", "Vivre !" ou même, plus récemment, "Pas un de moins" ou "Riding Alone".
Après les grosses machines commerciales et propagandistes et l'inénarrable "A woman, a gun and a noodle shop", quel bonheur de retrouver justement la veine plus posée de ce réalisateur multi-talents…même si l'on ne pourra pas vraiment parler d'œuvre personnelle dans ce cas. Adapté d'un roman autobiographique (traduit en anglais) d'Ai Mi, qui est passé entre des mains de très nombreux réalisateurs, on ne peut pas vraiment dire, que cette historie d'amour finalement ultra naïve retrace une partie de la vie du réalisateur…Et que dire de la transformation du personnage principal en une fillette mignonnette forcément craquante (aux yeux d'un public occidental) et du dégommage pur et simple des quelques allusions politiques extrêmes (même si le passé révolutionnaire de quelques personnages clés absents pèsent sur la relation des deux tourtereaux). Malheureusement, la perfection de la mise en scène nuit également à se laisser totalement aller aux flots sentimentaux – même si l'on ne résistera très certainement pas à verser une petite larme par-ci, par-là, notamment face au charme désarmant de l'actrice principale Zhou Dongyu, promise à un bel avenir, ça, c'est certain.
Bref, "Under the Hawthorn Tree" est une authentique histoire d'amour (pure), comme on n'en ferait presque plus de nos jours et qui touche justement naïveté et la pureté de l'amour des deux tourtereaux, qui se contenteront (presque) de la caresse sur une joue et un moment passée à partager une même veste. Et quel bonheur dans le traitement de la maladie du garçon, sujet quasi obligatoire dans tout dorama ou même drame romantique chinois, qui se fait aujourd'hui, qui ne sert pourtant absolument pas de tire-larmes dans son parfaitement traitement (absent) sur l'écran…sauf dans le dénouement forcément attendu. Ahhh…cet éternel ressort dramatique totalement usé depuis le "Love Story" ricain, mais qui réussit encore aujourd'hui à produire des émules…largement supérieurs.
Bref, une adaptation archi-soignée pour un résultat un brin attendu, mais ô combien efficace dans l'humilité de sa mise en scène, qui s'efface parfaitement derrière l'énorme talent et charme de ses deux protagonistes principaux. Bon et sucré, comme une tomate-cerise cueillie un jour de beau soleil dans son jardin.