Vu de l'autre côté
Coproduction entre la Corée et la France, ce long-métrage est un drame d’époque contant une révolte paysanne dans l’île de Cheju en 1901.
Les évènements de ce passé aussi lointain que leur situation géographique ne sont guère connus en Occident, la petite curiosité supplémentaire pour nous autres étant de voir débarquer ces prêtres français dans la tourmente d’un pays en crise. Cette page historique est très intéressante, mais le film lui-même est difficile à suivre, le sous-titrage succinct en anglais ne facilitant pas la tâche pour démêler les différents éléments en présence. Sans aucun manichéisme, la réalisation de PARK Kwang-Soo s’attarde sur les motivations des révoltés et de leurs adversaires, lutte fratricide sans bons ni méchants, où les deux religieux frenchies sont loin d’être irréprochables, et ou la détermination de part et d’autre loin d’être inébranlable. Ainsi la transformation du héros principal le messager LEE JAE-SOO en leader se fait au prix de son humanité, ses représailles sont aussi sanglantes que l’étaient les mesures de l’autorité insulaire.
Sans déclencher de passion démesurée, l’intrigue est donc suffisamment prenante pour ne pas décrocher.
LEE Jung-Jae interprète parfaitement son personnage d’anonyme accédant à la direction des opérations, mais le rôle de la si jolie SHIM Eun-Ha reste trop limité malgré son importance dans le scénario.
Cette reconstitution très soignée bénéficie d’un budget confortable aux résultats visibles sur l’écran, et préfère finalement la véracité à la surenchère, l’austérité à l’esbroufe, mais avec occasionnellement un soupçon de lyrisme bienvenu. Un film en tous les cas à découvrir.
