Damned, les chinois débarquent aussi dans la mode !
JZK continue son travail d’observation des mutations économiques chinoises en s’intéressant cette fois-ci au monde du textile. Désormais spécialiste mondial de la production de masse de prêt-à-porter, la Chine produit aussi parallèlement des couturiers de mode qui s’imposent sur le plan mondial en jouant sur la valeur ajoutée de la « marque », tel la styliste Ke Ma et sa collection « Useless » dont le concept consiste à enterrer les vêtements pour se faire contaminer par la terre…
Le cinéaste chinois la filme chez elle, l’écoute exposer les raisons profondes de sa différentiation avec le système commercial mondial (sans comprendre qu’elle en fait pleinement partie en tant que concurrente), puis la suit en France pour un défilé, avant de la lâcher sans prévenir pour revenir en Chine filmer les petits artisans tailleurs de sa région qui ferment les uns après les autres par manque de compétitivité (40 $ le costume sur mesure, 30 $ dans le commerce…) et se reconvertissent par exemple dans le travail à la mine.
Comme d’hab chez JZK, nombre de plans sont inutiles, longs et creux, et son propos est toujours très flou et ambigüe. La mondialisation, bien, pas bien ? Le plus probable est qu’il ne souhaite pas prendre partie, laissant le soin au spectateur de se forger sa propre opinion. Pas forcément la position la plus courageuse, mais après tout, c'est peut-être lui qui a raison.