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Visitor Q

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les avis de Cinemasie

8 critiques: 3.41/5

vos avis

58 critiques: 3.03/5



Yann K 4.5 Le meilleur film de Miike
Junta 4.25 Famille, je vous aime...
Elise 4 c'est impressionant ; completement retournage de tete ; fallait oser quand meme
Ghost Dog 3.75 Le dogme japonais
drélium 3 Miike veut tout péter
Xavier Chanoine 3 Rigolo, mais d'une terrible maladresse.
Marc G. 2.75 Jusqu’au bout du trip
Ordell Robbie 2 Théorème du pétard mouillé
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Le meilleur film de Miike

Etonnemment, c'est le film le plus cohérent de Miike et la quintessence de son esprit totalement malade. Le film a été fait en cinq jours avec des quasi amateurs. C'est aux bords du film porno ou du snuff movie, la scène avec l'adolescente du début étant limite. Mais justement, la limite, c'est le sujet du film : jusqu'où aller, jusqu'où filmer, jusqu'où rire? Le personnage du père est le pivot du film, son histoire folle de documentaire voyeuriste sur son fils résume toutes les ambiguïtés de Visitor Q. Il est évident que ce film exclue la majorité des spectateurs, qui ne supportent ni l'image DV de base ni la pornographie. Miike ne s'adresse de toutes façons qu'à lui même, sa folie parlant avec sa folie pour se demander jusqu'ou l'humain peut se considérer comme humain.

02 juillet 2002
par Yann K




Famille, je vous aime...

Visitor Q suit l’histoire d’une famille japonaise ordinaire, enfin un peu plus trash que la moyenne mais connaissant des problèmes communs : déliquescence de la structure familiale, prostitution ( jigoku) de la fille aînée, racket et tabassage en règle (ijime) du petit dernier qui connaît donc des soucis scolaire et se venge sur sa mère, mère dépassée par les évènements qui se réfugie dans la drogue, père journaliste qui ne s’épanouit pas dans son travail (depuis qu’il s’est pris un micro dans le cul) et qui recherche par tous les moyens à gravir à nouveau les échelons au dépend de sa famille s’il le faut… Arrive alors dans la famille un inconnu, Q, qui par ses méthodes ressoudera tout ce petit monde.

La réalisation DV donne un aspect documentaire bienvenu et nous fait rentrer dans le morne quotidien de cette famille. Alors bien sûr des séquences aussi trashs qu’absurdes se succèdent pour notre plus grand plaisir/dégoût, mais le film ne se base pas uniquement sur ça et c’est bel et bien l’ambiance générale qui l’emporte et l’ennui ne pointe donc jamais le bout de son nez (à la manière d’ Audition ou encore Gozu).

Si on dépasse l’aspect crade et les métaphores pas toujours finaudes il en ressort un beau portrait de famille avec des scènes de toute beauté pour un film bien ancré dans la culture nippone.



27 mai 2005
par Junta




Le dogme japonais

Avec Visitor Q, Miike aurait probablement pu concourir aux règles du « Dogme » danois édictées par Lars Von Trier à la fin des années 90 : caméra DV, son direct, scènes au présent,… Toujours est-il que le réalisateur nippon signe l’une de ses œuvres les plus cohérentes, les plus rythmées et les plus abouties avec des moyens extrêmement limités : il ne s’agit pas ici de noyer 2 scènes trash dans un océan d’ennui, mais de juxtaposer des scènes vraiment limites impliquant chaque membre d’une famille en pleine destruction pour en faire émerger l’amour, les repères moraux et la stabilité. Un pari audacieux mais réussi : en plus d’être très drôle (le sort réservé au mauvais journaliste venu interviewer des jeunes est hilarant et pourrait donner des idées…), Miike parvient parfois à faire naître de la poésie sous la couche de provoc’ qui le caractérise, comme lors de cette scène incroyable où la mère de famille se fait littéralement traire comme une vache et dont les jets atteignent la photo de sa fille prostituée, et rappelle au passage combien l’indifférence peut être source de démission et de douleur.

Soulignons la performance de l’ensemble des acteurs qui ont quand même eu un certain nombre de scènes gratinées à sa coltiner, et notamment celle du mystérieux visiteur incarné par le jeune réalisateur Watanabe Kazushi. Quant au choix de la caméra DV, s’il ne convainc guère au début, il se justifie totalement par la suite, tant il arrive à créer cette ambiance unique qui avait déjà fait la force de films marquants tels La Vierge des tueurs, Festen ou Dancer in the Dark. Définitivement pas consensuel, Visitor Q mérite une vision pour se forger sa propre opinion.



25 juillet 2006
par Ghost Dog




Miike veut tout péter

Le réalisateur (soi disant) le plus fou de la planète aurait-il une nouvelle fois (Bird People) quelque chose de plus sensible, de plus approfondi à dire qu’à l’accoutumé ?

Miike tente l’intimisme, il a peut-être envie de crier son envie de vivre mais n'utilisera ici que son moyen préféré pour la montrer, le trash. Ce dernier apparaît comme son remède personnel. Le film débute, presque sensible, mais c’est mal connaître Miike que de croire qu’il en restera à cette situation familiale à elle seule extrême. Tout en crescendo, de plus en plus trash, de plus en plus "à la limite", Miike tranche dans le vif d'une famille moyenne perdue dans sa propre hystérie déviante. Pour en arriver où finalement ? Nul part. Sous cette famille perdue dans les lymbes sexuelles, malmenée de bout en bout, qui retrouvera finalement une certaine joie de vivre dans l'exploration de ses limites, il n’y a que Miike lui même qui cherche à vivre par l’éjaculation de ses fantasmes. C’est juste pour rigoler, se défouler, nous bombarder les mirettes de plans de plus en plus infâmes pour tenter de secouer l'auditoire avec ses moyens. Extrême, sincère, cinglé mais aussi vide, tellement vide...



01 septembre 2003
par drélium




Rigolo, mais d'une terrible maladresse.

Miike Takashi est vraiment un réalisateur de haut et de bas. Le genre de type à même de nous proposer un délire cosmique avec des flics (Dead or alive), des embrouillettes d'un yakuza SM (Ichi the killer), en passant par le thriller trash (Audition) et la fable sensible (Birds people from China) en moins d'une dizaine d'années. Visitor Q s'installe dans le lot, objet véritablement inclassable pointant du doigt de manière assez ratée une société japonaise en plein chaos, en pleine crise.

C'est dans une famille de classe moyenne que nous emmène Miike. Un véritable manège à grande vitesse où tous les avatars nous sont présentés à la manière d'un train fantôme de fête foraine : On ne sait jamais réellement sur quoi tomber, même si on appréhende déjà un certain sentiment de peur, de crainte. Ici, le père de famille (interprété par un excellent Endo Kenichi) passe son temps à "baiser" avec sa fille prostituée et tente tant bien que mal de poursuivre sa vocation de journaliste raté. La mère, entre deux séances de tabassage par son propre fils, se pique à l'héro histoire d'oublier ses petites misères de femme au foyer, prostituée à l'occasion pour payer ses doses. Le fils est un peu le paradoxe de la famille, à la fois tabasseur et tabassé, il représente en quelque sorte la "jeunesse tourmentée" nippone en manque de repère et proie de toute violence possible. Un jeu des sept familles plutôt trash.

Là où je veux en venir, c'est sur cette manière de traduire par le biais d'images corsées (encore que...) la société japonaise. A vrai dire on pourrait même trouver d'autres dénonciations, comme celle des médias (la recherche du reportage choc) ou de l'impuissance sexuelle chronique (la propre fille Kiyoshi le traite "d'éjaculateur précoce") et bien d'autre, mais ce serait aller un peu vite en besogne. Et c'est justement là où le bas blaisse. Pour critiquer cette société, Miike s'arme d'éléments macabres afin de faire le forcing. Il rentre dans le tas comme c'est pas permis et nous assène de passages grotesques -certes fun- mais "trop" pour l'excuse de la dénonciation de tel ou tel facteur. Ainsi, viols, nécrophilie, scatophilie et délires sexuels tabous s'enchevêtrent sans grande difficulté. Cette surenchère lors de "l'acte" aussi primaire soit-il provoque plus le rire que le dégoût ou l'effroi notamment lorsque Kiyoshi, en violant le cadavre de sa collègue journaliste, se retrouve le sexe coincé dedans. De plus, élément principal du scénario, l'arrivée du "Visitor" habillé façon Bee-gees n'apporte franchement pas grand chose à la fluidité de l'oeuvre et on ne comprend pas encore vraiment son intérêt, si ce n'est d'apprendre à malaxer des seins pour en faire sortir du lait. Un peu juste.

Le final, grand guignolesque se clôt par l'image forte du film où la mère de famille donne le sein à ses deux enfants, métaphore de la naissance ou de la renaissance de cette famille en plein doute, où l'on revient à la vie pour partir sur de bonnes bases.

Esthétique : 1/5 - Tourné en DV, comme vous et moi aurions pu le faire. Musique : 1/5 - Minimaliste et laide. Travail d'ambiance tout juste passable. Interprétation : 3.5/5 - Des protagonistes courageux. Vraiment. Scénario : 2.5/5 - Critique sociale virulente sous fond de scènes trash. Pas totalement convaincant dans son approche.



15 juin 2006
par Xavier Chanoine




Théorème du pétard mouillé

Le problème de Visitor Q est le même que celui de la plupart des films de Miike, a savoir que deux ou trois idées sympathiquement bis ne suffisent pas à construire un long métrage. Les défenseurs de Miike y verront probablement du regard critique sur une famille japonaise modèle, une satire des médias. Là où il n'y a que du délire raté... Visitor Q souffre déjà des mêmes défauts qu'Audition a savoir de deux premiers tiers d'une lenteur pénible et inutile avant un dernier tiers où sont concentrées les seules bonnes idées du film. Mais là où Audition était cadré rigoureusement Vistor Q alterne ces moments trop lents avec des accélérations clippeuses et des cameras portées Dogmatiques et éprouvantes, ce qui rend le film mauvais rythmiquement (mais ce défaut est habituel chez Miike). Le dernier tiers contient quelques idées sympathiques comme les hilarants seins lançant des giclées de lait, le lancer de couteaux plus drôle ici que dans Dead or Alive ou le pénis coincé dans le corps d'un cadavre. Visitor Q aurait fait un court métrage trashy sympathique et hilaro-culte mais 25 minutes délirantes sur une heure vingt-cinq cela fait peu meme pour un fan de bisseries.



27 octobre 2002
par Ordell Robbie


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