Parle à un mort, sa tête est malade...
Après
Gemini, j'avais peur que le cinéaste prenne un tout autre chemin et fasse des choix de carrière douteux car trop penchés vers le commercial.
Gemini en est l'exemple parfait puisque Tsukamoto récidive avec le film de commande près de dix ans après le foufou
Hiroku le Gobelin, et impose des choix esthétiques et thématiques pour le moins décevants quand on sait de quoi est capable le cinéaste. Un Tsukamoto qui n'agite pas sa caméra c'est mauvais signe. Un Ishikawa Chu qui ne tape pas comme un forcené sur ses casseroles c'est mauvais signe aussi. Donc que reste-t-il de cette nouvelle oeuvre? Pas grand chose de bien concret, ni même de très précis dans ses idées abordées, Tsukamoto aborde les thèmes classiques du dépressif de première incarné ici par Asano Tadanobu, bien habité par son personnage mais d'autant plus pénible et fatiguant, à l'image du Matsuda Ryuhei poseur de
Nightmare Detective tirant une tronche pas possible sur 90 minutes, le mec blasé par excellence. Choix purement subjectif, je n'apprécie pas le style d'Asano tout comme celui de Tsukamoto pour
Vital. Le film respire la contemplation sur plusieurs étages, heureusement inspiré de temps à autres par quelques passages miraculeux comme cette séquence où une jeune femme se met à danser subitement sur la plage, ou ces dix dernières minutes intenses et profondément émouvantes. Du reste, Tsukamoto récidive la mise en scène de
Gemini oubliant alors les superbes solutions visuelles de
Snake of June, un modèle de travail esthétique dont le grain et le noir et blanc rappellent par moment les grands films noirs des années 50. Il y avait mieux à faire ici.
Maladroit mais un plan final absolument ultime.
Cela fait longtemps que l’on rêve d’une vraie collaboration entre le réalisateur énervé Tuskamoto et l’acteur underground par excellence Tadanobu Asano. Vital est la conséquence directe de cette union qui, réflexion faîte, paraissait inévitable. En effet qui d’autre qu’Asano, autrefois acteur fétiche de Shunji Iwai, pouvait prétendre jouer dans un film signé Tsukamoto, surtout lorsque l’on connaît le traitement habituel que ce dernier réserve à ses comédiens (inutile de précisez les scènes en question). Quel soulagement donc d’apprendre que ce projet s’est concrétisé, reste à savoir si il est à la hauteur de nos espérances, dans de telles situations on ne peut que craindre la déception (parfois bien agaçante quand on connaît le talent des personnes impliquées …), et ici, il faut l’avouer le résultat est mitigé mais très (très) loin d’être inintéressant.
En finissant le visionnage de ce film il faut se rendre à l’évidence, Tsukamoto autrefois auteur d’une violence rarement égalée, a perdu de son énergie et de son brio de mis en scène. Normal me direz-vous, Tsukomoto est un être humain, il vieillit et n’a peut être plus la même envie de se battre avec sa caméra. Je vous répondrez que c’est bien dommage car en devenant un réalisateur plus sage et moins viscérale, Tsukamoto a tendance à devenir maladroit et sa mis en scène souffre de quelques maladresses frôlant l’amateurisme. Exemple, une scène montre la petite amie de Tagaki (personnage principal du film) danser sur une plage de sable, peu de chose à redire sur la danse en elle même, mais ponctuer la séquence d’arrêt sur image hideux est une horreur et un choix assez étrange de montage venant d’un tel réalisateur. D’accord c’est un détail, mais cela est valable pour plusieurs scènes, et par conséquence, ces choix hasardeux de mis en scène viennent plomber la beauté visuelle de ce film qui est par contre indéniable.
Autre point faible du film, un scénario qui a l’air très moyennement maîtrisé par Tsukamoto, bien que le sujet ne lui est pas vraiment étranger et laisse transparaître des thèmes déjà abordé dans sa filmographie : Déchirement du couple, troubles obsessionnels, traumatismes … Or ces thèmes sont un peu noyés dans une histoire qui tient pas toujours debout, c’est un peu comme un joli vase (authentique) posé sur un tabouret dont on aurait sciés les pieds. Certaines scènes manquent cruellement de rythmes, et le sujet se retrouve vite asphyxié de ces hésitations et ces faux pas.
Pourtant le film réserve de bien belles surprises, Tadanobu Asano campe parfaitement son personnage, on pourrait même lui reprocher qu’il le connaît trop bien, je pense notamment à ses rôles dans des films tels que Jellyfish (Kyoshi Kurosawa) ou encore Maborosi (Koreeda Hirokazu) des hommes totalement repliés sur eux-même au caractères suicidaires mais infiniment touchants. Dans Vital il paraît souffrir du manque de confiance de Tsukamoto mais s’en tire tout de même avec brio.
Autre grande qualité, les efforts de Tsukamoto pour nous plonger dans un monde quasi onirique et mystérieux, certains cadres sont un pur régal pour les yeux et la beauté graphique de certaines séquences aident grandement au sauvetage du film. Evidemment Tsukamoto est connu pour ses excès épileptiques et ravageurs pour nos cerveaux mais il a aussi ce talent d’hypnotiseur qui nous fait découvrir un univers inquiétant, et on s’y promène sans réticences et plutôt avec joie.
Enfin immense joie à la vision de l’ultime plan qui clôt le film et qui pendant plusieurs minutes m’à très vite fait oublier les faiblesses de Vital. Ce dernier plan et la phrase qui l’accompagne est, je le dis et redis, d’une puissance émotionnelle que je n’avais pas ressenti depuis un certain temps …
Esthétiquement intéressant, et les scènes de rêves oniriques passés avec la défunte rattrapent bien le reste un peu vide de sens et d'émotion. Le non-jeu chronique chez Tadanobu est un peu fatigant ici, mais bon là les plans très photo sont sympatiques et l'environnement travaillé.
trop mou, dommage
venant de TSUKAMOTO j'attendais surement trop de ce retour du réalisateur des TETSUO, TOKYO FIST ou BULLET BALLET, ces 4 métrages étant ses meilleurs films à mon gout. VITAL séduit d'abord par son esthétique toujours soignée, ici très lisse par rapport aux films sus-cités. la photo, le cadrage, tout ça compose de beaux tableaux, et cela crée une ambiance intéressante. la musique ici est moins présente et indispensable que dans TETSUO par exemple, meme si toujours de bonne qualité. plus calme, c'est ça le problème, trop calme, c'est bizarre, un peu embrouillé, mais dur de visionner le film sans décrocher de temps en temps (un conseil voyez le bien reposé).
Tsukamoto tourne un peu à vide dans ce VITAL qui n'est l'est pas vraiment, malgré tout cela reste un film à voir pour ses fans, quoique il se situe dans la partie la moins déjanté de son travail, un peu à la MPD psycho.
Quelle déception !!!
Déjà Snake of June je l'avais trouvé un peu en-deça, un peu moins en forme le Shynia. Mais là...
Je me suis carrément ennuyé pendant 85 min. Jamais j'aurai cru écrire ça d'un Tsukamoto.
Le scénario n'est pas maîtrisé, ça raconte finalement pas grand-chose, il y a des intrigues absurdes (SPOILER la mort du prof ? pourquoi exactement ? FIn SPOILER).
En gros ça tourne en rond, Asano fait très bien l'asocial renfermé, peut-être trop bien d'ailleurs, il finit par ne plus rien faire du tout...
Et ces rêves sur l'île sont hallucinants de niaiserie pour du Tsukamoto...
Bref, il reste quelques fulgurences visuelles, une belle photo, mais rien du niveau de maîtrise visuelle et de délire barge auxquels il nous avait habitué !
Il faut qu'il se réveille !!!