A la lecture de ce livre captivant, on comprend mieux pourquoi Zhang Yimou est tombé sous le charme. Ecrit dans un style alerte et débarrassé de toute description inutile, ces 200 pages retracent le quotidien tragique d’une famille chinoise qui, comme des millions d’autres, a vu le malheur s’abattre sur sa tête pendant les 27 ans qu’a duré l’ère Mao. Mais malgré la mort, les pleurs et les cris, le récit, très émouvant, ne s’apitoie pourtant jamais sur le sort de ses personnages, préférant toujours regarder de l’avant et rechercher constamment la moindre parcelle de bonheur permettant de garder l’espoir, sentiment absolument nécessaire pour continuer à vivre. Bouleversant, cet ouvrage se lit d’une traite et force également à réfléchir à ce que serait la France sous un régime communiste ou trotskiste totalitaire que semblent récuser des politiciens à l’air sympa (un barbu binoclard, un jeune facteur ou une employée de banque à mobylette), mais qui représente tout de même un sacré risque...