Un véritable hâvre de paix...
Si il y'a bien quelque chose qui m'épate dans le cinéma coréen actuel(et qui en fait l'une de ses principales forces), c'est la qualité d'écriture des films. Le genre romantique est d'ailleurs un exercice souvent périlleux à ce niveau, la niaiserie et le sentimentalisme forcé guettent à chaque scène et on peut vite chuter vers le film insipide et sucré pour midinettes en mal de boyfriend. Mais heureusement, il existe des films intelligents et adultes dans la lignée de Art Museum By The Zoo et ce Wanee&Junah en fait incontestablement partie.
On ne va pas s'attarder trop longtemps sur la qualité de la production qui comme d'habitude est épatante et on rejoint sans plus tarder notre couple vedette... Malgré leur année de vie commune, la relation entre Wanee et Junah demeure très platonique à l'écran et on pourrait presque croire qu'ils sont seulement co-locataires: cet amour latent rend assez bien à l'écran dans la mesure où cela crée une impression de calme et de sérénitude qui nous rend complice de ces deux personnages, un peu à la manière d'une série télévisée où on se serait habitué aux personnages aux fil des saisons. Néanmoins, cette situation n'est pas vraiment confortable car elle due principalement au caractère de workaholic de Wanee(petite parenthèse: Kim Hi-Seon joue son personnage de façon très naturel et crédible, on est bien loin de sa piètre prestation dans Bichunmoo) qui la pousse à tout oublier dans son travail et à ne plus se consacrer à sa propre vie. C'est ce petit détail de rien du tout qui s'avèrera extrêment révélateur au cours du film, au fur et à mesure que l'intrigue s'étoffera. L'arrivée successive d'une de ses amies d'enfance, Yo-Soung, et de son demi-frère, Young-Min viendra irrémédiablement perturber le petit monde de Wanee et Junah. Le film passe alors à un niveau de narration assez complexe et précis qui fait cohabiter le présent et le passé via des flash-backs réguliers mais seulement signalés par de petits détails ou encore plus perturbant, par de simples raccords au cours d'une même scène. Personnellement, la première fois que j'ai vu ce film, j'étais très fatigué et ces aller-retour dans le temps paraissaient très confus et embrouillés mais en le revoyant une deuxième fois, je dois bien avouer que j'ai été épaté par la finesse avec laquelle le script apporte au compte-goutte les différents éléments de compréhension de l'histoire.
C'est cette finesse dans les moindres détails qui crée le charme de Wanee&Junah car sur le papier, ce carré amoureux avait des allures dignes d'un soap opera mais le film évite tout cela en désamorçant systématiquement toutes les scènes à contenu mélodramatique via un style très lent qui ne manquera pas de désarçonner les spectateurs un peu trop impatients, notamment lors d'une scène dramatique dont l'action se déroule quasi hors-champ, sans musique et sans paroles: une façon drastique de couper court à toutes les critiques possibles des détracteurs du genre. En fait, on pourrait presque appeler ce film Wanee tout court car il raconte dans le fond, l'histoire d'une femme ordinaire vivant dans le passé et qui devra s'en affranchir pour pouvoir mener sa propre vie dans le présent(un fait qui justifie encore plus l'emploi des flash-backs): un thème beau, simple et puissant qui avait déjà fait la réussite d' Interview l'année d'avant. Comme dirait Tanuki: "le sentiment final qui solutionne tout, c'est l'amour" et c'est là qu'on a droit à la cerise sur le gâteau avec le dessin animé qui ouvre et clôture le film de façon magistrale. Fait à partir de prises de vues réelles avec des enfants, ce DA a été composé image par image dans un style artisanal qui le rend inédit au cinéma. Graphiquement, on dirait que les traits ont été faits au crayon et les couleurs à l'aquarelle, ce qui change des dernières productions entièrement faites à l'ordinateur. Mais bon, l'intérêt principal de ce DA est dans sa représentation d'un certain idéal amoureux via une démonstration renversante d'humilité et c'est tout naturellement en connaissant le fin mot de cette longue et belle histoire que le spectateur versera une petite larme de bonheur sur ce film ô combien attachant et profondément humain.
Autre critique pour ce film
ici
De petits riens...
Rien de plus simple que la vie quotidienne, rien de plus évident que ces événements qui remplissent un quotidien, et pourtant peut-être rien de plus difficile à filmer aussi. C'est une belle histoire que nous dévoile Wanee and Junha, une de ces histoires qui peuvent se passer en ce moment même à coté de chez vous ou pourquoi pas chez vous, une histoire de sentiments, de souvenirs d'enfances, de soufffrances non avouées. Autant de choses qui pourraient rendre un film ennuyeux, insipide de par la quotidienneté même des événements qu'il raconte, mais qui ici grace à la délicatesse de M. Kim Yong-Gyun, se mettent à vivre sous nos yeux. Car c'est plus qu'une histoire vécue qui nous dévoilée là, c'est une histoire vivante, fertile des petits riens qui constituent la vie de tout le monde et que chacun vit pourtant de façon unique. Difficile de ne pas se sentir touché par l'histoire de cette femme partagée entre le souvenir de son amour d'enfance impossible et celui avec qui elle vit, par le personnage de Joo Jin-Mo dont la sincérité émoit, par toute la trame de l'histoire où les destins personnels ne parviennent à s'exprimer et à se dépasser que dans l'opposition à l'être aimé et dans la renonciation à soi. Tout ceci sans sentimentalisme mais avec beaucoup d'émotion, avec simplicité et talent, un vrai film qui vous transportera pendant près de deux heures pour revisiter ces instants vécus par tous et si facilement oubliés, ces moments où l'on se sent simplement plus vivant.
05 octobre 2004
par
jeffy
Très belle histoire
Beaucoup de sincérité dans les personnages, et histoire simple mais tellement riche de sens. Wanee & Junah vaut vraiment le détour.
Passage préféré: les 2 moments de dessins animés et les remises en question des personnages.
Ca fait du bien !
Enfin une romance qui ne se base pas sur un couple que tout oppose qui tombe amoureux (fait rare) et plus qui n'est pas éxagérément lacrymale (autre fait rare).
Très belle histoire toute simple de la vie quotidienne d'un jeune couple, sans en avoir l'air il aborde (en arrière plan) des thèmes peu courant dans ce genre de film (l'amour entre frère et soeur, lhomosexualité) sur un ton très subtil.
La réalisation est très bien maitrisé avec plusieur flash-back qui s'insère naturellement dans l'histoire.
Bref, une bouffée d'air frais !!
Simple et touchant
Les generiques de debut et de fin suffiraient à eux seuls à justifier la vision de ce film....Simple, touchant, le film est porté par une musique nostalgique notamment la chanson "peace" de Peter, Paul & Mary qui reste comme le refrain d'un passé doux amer....
En filigrane, une vision réaliste d'un thème litteraire et cinématographique coréen l'amour impossible pour raisons consanguines....
Rare, humain et attachant
"Wanee & Junah" est un vrai film de cinéaste dont on se sent proche, et que sa simplicité rend irrésistible.
Dans le cahier des charges, on a donc comme d'hab une réa sobre mais plaisante et une photo magnifique, quasi naturelle, un brin lumineuse voire amoureuse. Rien à redire.
Niveau acteurs non plus il faut dire. Tout le casting est nickel. Kim Hee-Seon en tête: épatante, vivante, elle fait preuve dans le film d'un naturel désarmant et assure deux ou trois très belles scènes. Mais Joo Jin-Moo n'est pas très loin derrière: révélation de "Musa" dont il est sans problème personnage le plus intéressant, il fait à nouveau preuve d'une fragilité et d'une maladresse qui le rendent profondément humain. aidés par deux acteurs (l'amie de Wanee et son demi-frère) très corrects, leur "couple" n'en acquiert que plus d'authenticité. Mais le véritable mérite revient au scénario, à deux détails près.
Ne rien raconter et captiver avec... l'histoire de Wanee & Junah, ou plutôt ce que le scénariste nous montre de la vie de Wanee & Junah, n'a rien d'original. Pire: il leur arrive moins de choses artificielles qu'à Brenda dans Beverly Hills. Autant dire qu'ils s'emmerdent. Mais Kim Yong-Gyun n'a rien d'un tâcheron: il sait que la vie est faite de petits cinémas sans lendemain, et que l'amour est dans la plupart des cas une histoire en demi-teintes, jallonnée de hauts magiques mais souvent hasardeuse, et aux accents indicibles. Il le sait, et il sait le raconter. En accordant à peu près autant d'important à lui qu'à elle, il place sensiblement le spectateur en témoins d'une histoire d'amour réciproque mais autiste, prisonnière de plein de petits détails de la vie de chacun, détails qui prennent des proportions dantesques selon ses humeurs:
Junah ne sait pas trop ce qu'il veut faire dans la vie, parce qu'il ne se connait pas assez; alors il écrit, il écrit, puis tombe sur une première épreuve à surmonter, et a besoin d'aide, mais rien n'est si important, il est amoureux. Wanee vit dans les vestiges de son amour encore chaud pour son demi-frère, elle s'efforce de l'oublier, mais leurs souvenirs sont si forts, alors elle a besoin d'être seule, mais rien n'est si important, elle est amoureuse. Rien... pour nous. C'est une analyse précieuse, attachante et attachée que porte Kim Yong-Gyun sur ses personnages, en quête d'eux même, et avançant parce qu'ils n'ont pas d'autre choix, alors qu'ils aimeraient arrêter le temps, et trouver certaines réponses. ce constat est loin d'être pessimiste, au contraire: il est d'une belle lucidité, et la nostalgie qui enveloppe les flashs-back (à la manière d'un Love Letter) renforce cette atmosphère à la fois apaisante et bouleversée. Les dialogues sont excellents, et ne sentent pas l'apprêté (lacune courante dans les films d'amour).
Je dis "à deux détails près" car toute cette histoire pourrait passer pour de la branlette philosophico-auteuriste sans deux choses: la bande originale et le traitement visuel de certaines scènes. D'abord, les musiques non originales sont très belles, dénuées de repères temporels, simplement belles. Elles accompagnent les scènes entre Wanee et son demi-frère avec élégance et proximité. Mais c'est surtout la petite compo minimaliste originale, au piano, qui fait marcher la sauce. Impression sûrement très perso... j'ai accroché tout de suite. Pour finir... le traitement visuel de ces fameuses certaines scènes: il s'agit simplement du dessin animé dans le film. Passons la beauté unique du rendu visuel, entre le tableau et l'anime (n'est-ce pas du filmé trafiqué?); l'important est sa signification (en dehors du fait que l'héroïne soit dessinatrice): elle évoque la distance qu'un homme et une femme prend pour mieux voir de quoi leur histoire à l'air. Elle évoque ce désir d'idylles "mangaesques", cette innocence dans les actes. Le film débute, et finit ainsi. Et, sans rien révéler de la fin, le message que le dernier plan véhicule est plutôt admirablement simple dans un film de ce genre.
C'est très beau, c'est très humain... certes, il ne se passe rien, mais n'est-ce pas la vie vue avec du talent?
Tendre complicité
Une belle histoire dont les flash back d'enfance, narrés sous forme d'animation rend l'histoire si tendre. A aujourd'hui et à nos souvenirs d'enfance !!!
plutot sympa
Alors certes ça révolutionnera pas le cinéma, mais c'est sincère et plutôt intéressant. Les relations entre les personnages sont bien amenées, et sobrement, ce qui ne gache rien.
17 février 2007
par
Epikt
Outil indispensable:la télécommande
Je n'ai jamais vu de film coréén aussi lent,le film n'avance pas,il suit un rythme lymphatique,cassé par des flashbacks dont il est difficile de discerner leur encrage dans le récit.Les 2 dessins animés sont la meilleures chose du film donti ils se passeraient sans probleme.