ll faut sauver le séant de l'indien pacifique
Ce film de guerre prend de la bouteille. J'avais détesté le montage ciné et je viens étrangement de prendre beaucoup de plaisir à découvrir l'aussi rare qu'indispensable director's cut (import dvd z1 d'occaz). John Woo pond certes une sorte de best of de ses chefs d'oeuvres HK rayon franche camaraderie mais ça passe plutôt bien. Au forcing, hein, avec de grandes claques dans le dos mais ça passe. ALLEZ, ON Y VA LES GARS, CA PASSE ! Le métrage est plus lissé à tous les niveaux, les nuances nécessaires sont disséminées ça et là, le sujet est - enfin- à peu près bien traité et les ceuces qui kiffent les films de guerre verront là un grand respect des codes en vigueur autour de ce code Navajo défendu par les marines = machines = machrines ! Mushrooms ? Non : peyotl ! Les scènes d'actions ont aussi et surtout davantage d'impact avec, j'imagine, nombre d'inserts bienvenus. Mais le seul DC n'explique pas mon revirement. Je me souviens qu'à l'époque j'avais trouvé que Cage manquait de charisme et qu'il portait mal le casque. J'étais encore en mode Castor Troy (Volte face). J'ai grandi par rapport à ça, l'aspect humain prime, j'adhère et vois que la chose a été écrite dans la douleur (la production, le pentagone s'en sont bien mêlés a priori). J'ai beaucoup aimé que ce soit à l'abruti du film, le wasp raciste de service, d'être en fin de compte le plus clairvoyant quant à l'absurdité de la guerre. C'est comme si soudainement un personnage du Starship Troopers de Verhoeven se mettait à évoluer ! Tout au plus me dis-je que le score efficace mais très pénible d'un James Horner s'autopompant souvent n'est pas à la hauteur de l'ambition du sujet, et que cette même histoire racontée par un Terence Malick aurait peut-être eu une résonance différente. Mais quid du budget dans ce cas ?... Reste qu'on ne peut reprocher au réalisateur de The Killer un parti-pris américain, une identifications avec cet indien fier de servir le drapeau - celui-là même responsable d'un véritable génocide du peuple indien - lorsqu'on se rappelle son fantasme affiché dans ses grands films HK d'aller y vivre son rêve.
La guerre pluriculturelle. Dans ce film américain tourné par un chinois, un indien braque un japonais le temps d'un mexican standoff.
Toutes ces couches de confiture mises les unes sur les autres, ça me rend malade.
Une moitié de jolis massacres avec des feux d'artifice à foison, une moitié pour le "god dam' good f***cking marine" Nicholas Cage et son ami le gentil caribou des montagnes, plusieurs couches de confiture extraite du cerveau de Bush, et voilà John Woo définitivement endoctriné. Sans surprise et soporifique, c'est windtalkers. Et la musique héroïque, ahlala, quelle torture.
Toutes mes condoléances
Le problème avec Windtalkers, c’est que ça n’est pas du cinéma, juste un film de propagande hollywoodien réalisé par un étranger qui veut, comme son héros navajo, s’intégrer avec toutes les bonnes intentions du monde à la société américaine blanche sans pouvoir y parvenir. Ce n’est pas un film de guerre, juste une psychanalyse personnelle d’un mec autrefois adulé et qui ne sait plus du tout qui il est, ni ce qu’il doit faire. Une telle perte d’identité fait mal au cœur, un peu comme si on avait perdu quelqu’un de cher ; car oui, John Woo, le vrai, celui du The Killer et de Une Balle Dans la Tête est bel et bien mort. Le faux John Woo, lui, salit un nom qui faisait frémir il y a quelques années tous les amoureux du cinéma, en bâclant un film de guerre banal et bruyant, sans âme, sincère peut-être mais bien trop naïf et prétentieux, osant même réembaucher un Christian Slater de funeste mémoire ( Broken Arrow). Cette fois, c’est sûr, il se moque de nous et n’est pas prêt de rentrer à Hong-Kong de sitôt, envisageant plutôt d’appeler le petit dernier George Washington Woo…
Le problème avec Windtalkers, c’est aussi qu’il tombe au mauvais moment. Certes il n’a pas été tourné après le 11 septembre 2001, mais c’est tout comme car il ressemble à s’y méprendre à une campagne internationale pour la solidarité entre les peuples américains qui, tous ensemble main dans la main, terrasseront l’ennemi sans visage, qu’il soit japonais ou terroriste islamiste. Tous les éléments de la propagande classique y sont présents : le traditionnel retour dans le passé pour retrouver les vraies valeurs de nos ancêtres tel un bon vieux film nazi, les petites phrases qui tuent et qui laissent sans voix comme « Vous êtes tous devenus fous ? vous tuez des AMERICAINS ! » (rappelons que l’ « américain » est une race humaine supérieure), ou les traits de caractère grossier des personnages comme le gentil navajo innocent qui aime sa patrie (pas crédible une seconde), le soldat raciste qui découvre que tout le monde il est beau, le marine qui obéit aux ordres coûte que coûte (la prestation du bloc monolithique Nicolas Cage est terrifiante),…Ainsi que l’avait annoncé Colin Powell au lendemain des attentats, les USA sont en guerre, et après les 2 oscars d’interprétation remis à 2 noirs – du jamais vu -, John Woo participe à cet effort de guerre en réintégrant les indiens dans la société tout en prouvant que le cinéma sait être à la botte du pouvoir en place.
Soyons clairs, Woo se ridiculise totalement face à d’autres cinéastes qui ont traité la guerre avec un peu plus de convictions et de personnalité : Fuller, Mallick, Spielberg, Stone, Amos Gitai… Reconnaissons-lui cependant au moins ceci : le fait de réhabiliter la mémoire des machines à laver et des femmes de ménage américaines pendant la seconde guerre mondiale : les costumes propres et bien repassés des militaires et des infirmières lors des premières scènes du film, qui font furieusement penser à Pearl Harbor, resplendissent de fraîcheur et semblent sentir bon la lavande. Et de savoir que ces salopards de bridés vont peut-être provoquer des tâches de sang et de boue sur de si beaux habits, eh bien putain, ça fout vraiment les boules !
Atillerie lourde mais petit retour en Forme
Si Windtalkers était insupportable à regarder d’un trait dans sa version salles remontée dans le dos de Woo en ce qui me concerne, le film contenait malgré tout les seules scènes tournées par Woo à Hollywood qui retrouvaient un peu du Woo de the Killer et Une Balle dans la Tete, de ses thèmes de prédilection à Hong Kong. Heureusement, le visionnage du Director’s Cut, s’il ne transforme pas le film en chef d’œuvre, suffit au moins à rendre justice aux intentions du cinéaste. Oui les thèmes du film sont passionnants -relecture des mythes fondateurs de l'Amérique, ouverture à une autre culture, difficulté d'intégration des Indiens dans l'armée américaine et idée que c'est ceux que l'Amérique a massacrés qui ont été décisifs dans la victoire militaire- mais reste que si cette version a le mérite de la cohérence, si c’est le Woo us le plus ambitieux, cherchant à rivaliser avec Fuller, Cimino et Spielberg et à offrir sa vision de l’Amérique des minorités, Woo n’a pas toujours les moyens de ses ambitions.
Commençons d’abord par l’aspect qui suscita le plus de polémiques, à savoir la façon dont Woo tente de filmer les batailles, démontrant après une Balle dans la Tete ses limites en tant que cinéaste dans ce domaine. Si les intentions de la réalisation des batailles ne sont pas gratuites –passant de plans d’ensemble à des caméras balayant de fond en comble le champ de bataille sans interruption, cherchant à ne pas laisser de répit au spectateur pour montrer toute l’horreur et la déshumanisation de la bataille, le tout avec la volonté d’essayer de rompre avec ses plus fameux effets de signature-, reste que cette absence volontaire de respirations finit souvent par les rendre trop étouffantes, lourdes et répétitives : il y a là une volonté de noirceur absolue de la part du cinéaste, volonté cadrant bien avec l’antimilitarisme prononcé de cette version uncut –le film commence avec les engagés joyeux de partir en mission avant de découvrir l’atrocité du champ de bataille-, mais entre noirceur extreme et lourdeur la frontière est bien mince, frontière allègrement franchie par le cinéaste ici. On se retrouve avec une insupportable pyrotechnie d'explosions -une toutes les 10 secondes dans les batailles- et de lances flammes à la longueur interminable qui achèvent d'assommer le spectateur.
Cette surenchère ininterrompue (mais pas pour autant irresponsable vu le discours tout sauf mince du film autour de cette violence réaliste et la sincérité des intentions wooiennes) ne fonctionne pas ici parce que privée de dramatisation autour de laquelle se construire, elle en devient monotone. Seule l’attaque surprise fonctionne assez bien ainsi que les batailles de la fin plus chargées dramatiquement suite à la mort de Whitehorse. Restent les multiples recyclages dans ces scènes-là révélant que le Woo cinéphile et autocitateur n’est pas mort: autorecyclage épisodique des figures wooiennes pour souligner la souffrance ou le regret d’avoir tué –ralentis et vols planés-, balles dans la tete- bien sur mais aussi le beau recyclage malickien lors du superbe travelling sur le papillon du début du film, le recyclage de Cote 465 lorsque Yahzee regarde la photo de sa femme à l’intérieur de son casque, la minutie de la mise en scène lors des scènes de transmissions de codes ou d’apprentissages de la transmission n’est pas sans évoquer Fuller ou Walsh, l’usage enfin des gros zooms seventies; cependant l’ampleur épique du film rendue possible par une durée plus longue fait que cette diversité passe mieux que dans la version salles où cela nuisait à la cohérence formelle des batailles.
A propos de l’ampleur épique que gagne cette version, elle permet d’avoir des respirations un peu plus longues entre les batailles donc de mieux apprécier les meilleures scènes du film parce que l’on est plus disponible émotionnellement quand l’effet assommoir est atténué : du coup, les plus beaux moments du film –les prières des Navajos, la caméra serpentant vers la flute de Whitehorse, la version longue des adieux entre Enders et l’engagée qui sont une vraie valeur ajoutée au film en l’emmenant sur le terrain d’un certain romantisme classique, Enders enduit de cendres par Ben, l’attaque surprise qui fonctionne bien dans cette version, la mort de Whitehorse, le sacrifice final où Cage décrispe enfin la machoire, les derniers plans avec la touchante réponse tardive d'Enders l’engagée en contrepoint en voix off et dont la phrase lourdaude sur les marines sauvés a été remplacée par une phrase sur l’amitié plus typiquement wooienne qui permet de quitter le film sur une note positive-atteignent bien mieux leur cible en terme d’émotion, les dialogues « patriotiques » si décriés ont été très souvent élagués et le coté navrant de certains poncifs niveau dialogue – les blagues lourdes, le « dans 50 ans etc etc » ou « reste ici il faut tenir compagnie aux engagées » du début- paraît bien moins grave et exaspérant.
Surtout, le personnage d’Enders devient encore plus fascinant et ambigu dans ses intentions : au début, lorsqu’il est blessé, on lui propose une décoration parce qu’il a fait « plus que son devoir » tandis qu’il regrette les soldats morts, rendant cette dernière expression plus ironique lorsqu’elle est utilisée par la suite que lorsqu’elle l’était dans la version salles ; Enders, s’il a un désir de rédemption, est montré comme ayant parfois un regard plus distant sur son travail et ses collègues, ricanant en plein milieu d’une bataille, partagé entre son éducation catholique –comportant une face noire brièvement évoquée au début- et un plaisir évident à jouer les machines à tuer. Sans faire du film un grand mélodrame, les lettres de l’engagée prennent une autre saveur, celle de son amour impossible pour Enders. Du coup, cet écartèlement du personnage fait aussi mieux passer la diversité formelle et l’éparpillement narratif du film vu qu’elle se retrouve à correspondre un peu à son personnage principal. En terme formel justement, si quelques scories subsistent, les scènes hors bataille ont une ampleur classique de réalisation avec une certaine virtuosité et un usage du zoom plus discret que dans les batailles. Dans les recyclages des scènes hors batailles, on peut aussi mentionner les prises de vue de Monument Valley au début et surtout à la fin qui ne sont pas sans évoquer la façon dont Ford a pu filmer de multiples fois ces lieux-là.
Reste que cela n’efface pas les gros défauts du film. La lourdeur démonstrative de certains passages notamment –l’Indien appelant son fils George Washington, les références à l’histoire des US, la confrontation entre Yahzee et le raciste et le revirement de ce dernier- rappelant que si le manque de subtilité passait très bien dans ses films hongkongais parce que le traitement mélodramatique le permet tant qu’on ne cherche pas à susciter la pitié il passe bien moins dans un film ne cherchant pas à jouer cette carte-là, le comique troupier lourdingue de certains dialogues, la musique de James Horner pastichant toujours de façon peu inspirée les scores de film de guerre classique et toujours aussi mal placée, le jeu d’un Slater toujours aussi fade sabotant par son jeu médiocre et ses grimaces crispées les beaux passages wooiens de duos flûte/harmonica avec son collègue navajo et celui d’un Cage qui à force de vouloir faire du jeu outré finit la mâchoire crispée à trop vouloir bien faire, un Adam Beach potable mais loin du meilleur Chow Yun Fat rayon jeu à la hongkongaise là où Roger Willie est bien plus convaincant et poignant, une représentation toujours contestable des soldats japonais –le fait de choisir de se placer coté américain ne saurait justifier de les faire vociférer dans un contexte réaliste même si les scènes avec les civils lavent Woo de tout soupçon- et toute une tripotée de seconds rôles beaufisants qu’on croirait échappés d’une production Cannon torpillant les débuts des scènes de beuverie ou de parties de cartes.
Mais au final cela donne un film plein de maladresses et inégal mais par moments touchant sans néanmoins qu’il soit assez constant en terme d'intensité émotionnelle pour en faire un de ces films plus importants que leurs défauts cinématographiques comme l’est Une Balle dans la Tête. Juste un petit redressement après sa dégringolade cruisienne sans être pour autant un retour au sommet.
PS: Note concernant le Director's Cut. Note Version salles: 0.5/5
Léger comme un tank, subtil comme un discours de Bush.
A ceux qui aiment dans WINDTALKERS le côté "film de guerre à l'ancienne" façon Samuel Fuller (dans ses films sur la guerre de Corée, notemment), je réponds : justement, pendant les deux heures et quart de WINDTALKERS, j'ai pensé précisemment à Samuel Fuller. Car, comme on s'emmerde profond, on a tout loisir de mesurer la tranchée entre la simplicité, l'économie de moyens de Fuller et l'artillerie lourde de Woo, qui filme avec la légèreté d'un tank et pense avec la subtilité d'un colonel de Marines aux neurones grillées par la propagande. On s'amuse à chercher une scène, allez, une seconde, un plan, un truc, n'importe quoi, qui porte la marque de John Woo, un moment où Christian Slater ressemble à quelque chose, où Nicolas Cage décrispe sa machoire. On pense aussi à ce que le grand peintre du melting-pot américain Michael Cimino aurait pu faire avec ce scénario excellent à la base. On vomit les propagandistes qui écrivent les répliques comme au bon vieux temps du Mac Carthysme. On se dit qu'il est dur de faire du réalisme dans un film de guerre après LE SOLDAT RYAN, que plus la violence s'étale, plus ça tourne à vide. Hollywood vient de damner une nouvelle âme et le cinéma, peut être, de perdre un grand cinéaste. Il ne nous reste plus qu’à croire comme les Amerloques en la rédemption où à un retour de Woo, en héros vaincu, tel Tsui Hark et Ringo Lam, dans sa terre natale, disant d'un air piteux : "désolé, pourtant, j'ai essayé."
Windtalkers ou la chute d'un cinéaste ?
Il est toujours très douloureux de voir un film aussi plat et sans âme de la part de quelqu'un qui a apporté quelque chose au cinéma. Windtalkers est un des plus beaux ratages de l'année, et certainement de la carrière de John Woo. C'est évidemment son plus mauvais film US. Eh oui, même Broken Arrow est meilleur à mon avis.
Le plus affligeant dans le film reste que tout est raté, rien ne vient rattraper les erreurs. Pourtant l'idée de base est intéressante, et on comprend pourquoi John Woo s'y est intéressé. Le film traite évidemment de l'amitié, avec cette fois-ci des soldats qui ne doivent pas être amis malgré tout ce qui les rapproche. Associer cette idée avec le nom de John Woo semblant donc très alléchant, mais c'est hélas la seule chose alléchante ici. Ni le fond ni la forme ne réussissent à satisfaire. La faute à beaucoup de mauvais choix.
Mauvais choix de scénaristes déjà. Je n'ai rien contre ces messieurs auteurs du scénario de Blown Away entre autres, mais leur traitement semble faire insulte au livre d'origine. Il enchaînent les clichés tous plus gros les uns que les autres, du soldat bien xénophobe qui comprend à la fin que tous les peuples sont égaux au soldat fataliste qui demande à ce que son alliance soit remise à sa femme quand il mourra. 90% des dialogues sont à ce titre insipides et une injure à ce postulat de départ qui méritait bien mieux.
Cependant, à l'image de Mission Impossible 2, on pouvait espérer qu'au moins le style visuel pourrait rattraper un fond sans grand intérêt. Trahi par ses scénaristes, John Woo explose hélas en vol à son tour, tentant de faire ce qu'il ne sait pas. Sa marque de fabrique est cette combinaison entre style visuel époustouflant de fluidité et d'exagération d'un côté, et fond dramatique donnant de l'émotion à ce déchaînement visuel. La fadeur du scénario empêche déjà le spectateur de rentrer dans le film et d'éprouver quoi que ce soit pour les personnages, et la réalisation ne possède aucun style et ravira seulement les fans de pyrotechnie.
Vous pouvez en effet retirer le nom de John Woo et le replacer par Joel Schumacher, Roland Emmerich ou Michael Bay. Je vous garantis que vous n'y verriez que du feu. En choisissant un traitement réaliste et documentaire, John Woo s'enlise dans un terrain qu'il ne connaît pas et perd toutes ses marques. Cherchez l'intrus dans ces termes. Réaliste, documentaire, John Woo. Cela ne colle pas du tout, et le résultat fait peine à voir. La caméra à l'épaule et la violence des scènes auraient pu avoir un intérêt si Il faut sauver le soldat Ryan n'avait pas déjà établi le jalon en la matière. On cherche péniblement une scène où la caméra construit quelque chose autour de l'action. On cherche un travelling fluide, un ralenti utile, un cadrage large. Mais c'est inutile, tout n'est que confusion et violence inutile sans aucune émotion.
Pire, cette réalisation hors sujet rend les scènes d'action répétitives et longues. Certes, certains passages sont impressionnants, avec des déchaînements de fusillades et d'explosions. Mais cela ne ravira que bien peu de personnes. Et toute cette pyrotechnie débarassée de toute fantaisie ou style visuel devient juste de la violence sans intérêt. Et lorsque certains passages deviennent moins réalistes (je tire 3 fois, 4 japonais tombent...), ils sont également totalement hors sujet après deux heures de traitement plus classique.
Les acteurs ne s'en tirent pas mieux, avec le rôle principal intéressant mais développé à la hache et joué sans trop de conviction par Nicolas Cage. On est loin de sa démonstration de Volte face. Les autres font ce qu'ils peuvent avec leurs personnages caricaturaux. Enfin saluons la touche finale, la musique totalement sans intérêt de James Horner, qui paraphrase ses autres compositions pour livrer une musique qui dessert totalement les images au lieu de leur apporter quelque chose. Bref, rien ni personne ne viendra relever le niveau du film, même si techniquement le film est splendide à voir, avec sa photo très propre mais sans âme, et sa piste son qui fera le bonheur des fans de Home Cinema bien bruyants.
Au final, on répète la même histoire, ou comment un cinéaste se fait bouffer par un système jusqu'à franchir la limite entre l'émotion et l'ennui. Après 2h15 de boum boum entrecoupés de dialogues caricaturaux, on repense à quelques noms, "The Killer", "Une Balle dans la Tête", "A Toute Epreuve", et on sait qu'il ne vaut mieux plus espérer grand chose de John Woo. Mal entouré, et tout simplement trop crédule, John Woo ne fait que des mauvais choix et s'auto-détruit complètement. Windtalkers aurait été un bon Joel Schumacher ou Roland Emmerich. Voilà bien la pire insulte qu'on peut faire à John Woo. Le film vaut sûrement bien mieux que la note que je lui donne, mais c'est surtout la déception par rapport à une attente qui en est la cause. Peut-petre qu'ainsi vous serez moins déçu... Reste qu'il n'y a rien à sauver dans Windtalkers, sinon les 6 euros que vous auriez pu dépenser pour aller voir.
Un bon Woo américain
De grosses scènes de guerres, des fusillades à gogo... John Woo oblige. Par ailleurs on reconnais finalement bien la patte John Woo : le sentimentalisme, l'amitié... Un bon Woo aux USA quand même. C'est cependant beaucoup moins marquant que
Une Balle dans la Tête et on ne saurais vraiment dire pourquoi...
Serais-je très naïf?
Au point de ne pas avaoir vu dans ce film une ode à l'amérique républicaine? Je n'ai pas l'impression pour ma part, et je n'ai pas pu regarder plus de 5 minutes de Pearl Harbor, pourtant. Alors soit j'ai rien compris et c'est vous qui avez raison de décrier ce film, soit j'ai pas tort et ce film de guerre bien bourrin vaut la peine pour sa violence sèche et malsaine... Dieu reconnaitra les siens a dit un jour un gars, je pense que c'était dans les "Nouveaux barbares" mais je suis plus sur...
Pari gagné !
Un nouvel épisode de John Woo in US...et le pari est gagné !
John Woo avait réussi son film Volte Face, mais voilà, c'était un John Woo dans sa pure tradition : les héros se retrouvent face à face entrain de se braquer, comme ils le sont aussi dans The Killer...
Ici, pas de çà, John Woo évolue, tourne la page, et évite de nous remontrer les mêmes choses et en fait, on pourrait même dire qu'il revient en arrière afin de montrer que son savoir faire ne se résume pas aux gun fights façon The Killer, Le Syndicat du Crime.
En effet, ici, on est plus proche d'Une Balle dans la Tête, le véritable chef d'oeuvre du cinéaste : les scènes d'action sont percutantes, et c'est la relation entre les personnages qui priment sur tout le reste.
Nicolas Cage nous gratifie en plus d'une excellente interprétation.
Bref, je pense que c'est un tournant pour Woo, on voit dans ce film tout son savoir faire, et il filme enfin un film plus original que tout ce qu'il a fait dernièrement, et je pense qu’il l’a fait justement au bon moment, avant de lasser en faisant toujours la même chose.
je ne suis pas sur que le film soit de John Woo....
Cest vrai que la mise en scène est assez fadasse. Le message est assez lourdingue, ce n'est pas une nouveauté chez John depuis qu'il est aux States...
Malgré tout, j'ai trouvé ce film plaisant, mais pas inoubliable, c'est sur !
19 octobre 2004
par
a woo
Mi figue mi raisin
Une bonne surprise ce film, si on n'en attendait rien, car Woo nous offre ici un bon film de guerre avec de vraies qualités (le personnage de Nick Cage est très intéressant et même Christian Slater semble à l'aise avec son harmonica). Seulement voilà, si vous attendiez un film du calibre d'une balle dans la tête ou tout simplement un pur John Woo facon HK, les défauts du film sautent aux yeux, trtame simpliste, musique balourde, style de réalisation impersonnelle (on dirait le micheal bay de Pearl Harbor avec des plan plus longs), bref évidemment John Woo bosse pour Hollywood et va falloir s'y faire.
Donc au final un film honorable, bien meilleur que Broken Arrow et consort mais inférieur évidemment aux tueries HK qu'il nous avait offert auparavant.
Plus par moins fait plus.
Il est pour tant tellement évident que Windtalkers est un bon film. Tellement évident qu'il ne s'y agit pas de langage, de propagande, de propos. Tellement évident qu'il ne s'y agit que d'images. Comment faire autrement, lorsque le cinéma compte plus que tout ? Que faire d'une guerre sinon un lieu, de soldats sinon des corps, de coups de feux sinon une action ? Rien, bien sûr. Attendre et regarder. Creuser les sillons du temps, boursoufler les raisons, oublier les explications. Passer du côté du négatif. Et cela, John Woo le sait. Il le sait même mieux que personne. Le langage de l'évidence, c'est lui. Oubliez de penser : voyez. Voyez enfin. Voyez tout ce qu'il y a à voir. Fuller ? Aldrich ? Peut-être. Peckinpah ? Sûrement. Il ne serait pas Navajo, des fois, Peckinpah ? Et alors ? Ce qui compte, c'est d'en faire trop. Ce qui compte, c'est d'écoeurer à force d'enlever. Le cinéma européen, le cinéma américain, c'est un cinéma du signe. C'est un cinéma qui montre. Qui donne des informations à décoder. A penser. Ces signes-là, Woo les refuse. Il les enlève. Il pense qu'on à plus à apprendre à voir, c'est-à-dire à sentir ou à ressentir, qu'à penser. Nous, européens cérébraux, nous n'y comprenons rien, évidemment. Comment comprendre qu'il n'y a rien à comprendre ? La seule chose que nous voyons, c'est du ridicule ou du décent. Nous examinons les déplacements des frontières morales. Nous cherchons la plus-value du sens. C'est tout. Et le cinéma ? Au fond, nous nous en foutons : ce que nous aimons, c'est l'école et l'église. Nous aimons qu'on nous dise qu'il faut penser, que le monde est meilleur dans le royaume des Idées ou celui des fins. John Woo, lui, est chinois. Il est matérialiste. Il croit qu'un monde d'explosions et d'héroïsme de paccotille, c'est une bien meilleure leçon que toutes les leçons. Parler ? Pour quoi faire ? Expliquer ? Et alors ? Penser ? Laissez cela aux imbéciles. Il n'y a que les imbéciles qui pensent, au cinéma. Les autres voient. Mieux : ils regardent. Ils regardent le visage tuméfié de Nicholas Cage exprimer le rien. Il n'attendent pas de jeu, pas de performance, pas d'émotion. Tout cela, pour eux, ce sont les véhicules du sens. Ce qu'ils attendent, ce sont les cadavres de la vie réanimés sur des images. Et puis ? Rien. Ils savent déjà que, aujourd'hui, les cadavres sont plus vivants que les vivants. La guerre, ils s'en foutent. Il n'y a que la jouissance qui compte. Et la jouissance, forcément, elle ne tient que de ce qui manque. Rien, encore. Une fois que tout a disparu, il reste beaucoup. Beaucoup trop. Ce trop-là, c'est celui de John Woo. C'est celui de son génie paradoxal : démiurgie de l'appauvrissement.
John Woo était capable de mieux
On sent que John Woo n'est pas toujours très à l'aise dans les sujets qu'il aborde dans ce film. La relation d'amitié entre les deux héros est bourrée de clichés, loin de ce qu'il avait pu aborder précédemment. On le sent plus à l'aise dans les pures scènes de guerre qui sont vraiment réussies.
A voir, c'est plutôt un bon film en regard du précédent film de john Woo(MI2 pfff!!!).
le style de john woo, au service d'un film de guerre aussi percutant que poignant.
beaucoup ont boudé ce film de guerre qui révèle un fait peu connu( le recrutement de soldats navajos transmettant les messages codés dans leur langue). et j woo s'en sert comme support pour nous filmer une histoire d'amitié tragique. woo reste pourtant fidele à ses thèmes majeures.woo ce permet meme de faire ce que Fuller s'etait vu interdire: montrer l'armée US en train de tirer par erreur sur ses propres soldats.(critique du magasine "télé-moustique" de cette semaine). j'ai fait un copier coller car je trouvais que cette critique est pas mal. je vais dire 2 mots aussi, ce film est est pure merveille, tout mais alors tout est parfait(la réalisation de woo, nicolas cage et tous ces collégues sont sublime) quelle intensité dans ce film!!!!!
je comprends pas des notes comme 0 ou 1 ou .... enfin chacun ces gouts, mais je suis sur que certains continue a aimer uniquement les films hong kong de woo, et quand ils regardent un film US réalisé par le maitre c'est deja mauvais , meme avant de l'avoir vu. avis aux rédacteurs de cinémasie, vous avez regardé le film tous ensemble??? c'est pas possible. vous vous etes mis d'accord, interdit de donner plus que "1"? quel coincidence!!!! :-) (lol)
Woo s'essaie au film de guerre, le résultat est convaincant
Dommage que l'histoire ne soit pas plus centré sur les Navajos et que les dialogues soient assez stupides. Parce qu'en ce qui concernent les scènes de guerres c'est du tout bon. Woo a trouvé le juste milieu entre son style (corps se faisant criblés au ralenti, le multiangle, triple saltos avec dégommage de 10 enemis :) et le style réaliste à la saving private Ryan. Le mélange de ces 2 styles nous donne droit à des scènes de fous.
Donc voilà ce film alterne le parfait (scènes de guerres) et le pas très bon (scènes hors guerre, le pro américanisme). Mais bon ce n'est pas aussi insupportable que le disent certaines critiques, en tout cas ça ne doit pas vous empêcher de voir ce film si vous aimez les films de guerre. Moi dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment.
A tort ou à raison
Il est définitivement difficile désormais de parler de John Woo. Tout simplement que pour avoir bouleversé toute une génération de cinéphiles, marqué de facon irrémédiable les esprits, révolutionné la mise en scène, on ne saurait voir ses films qu'à travers le prisme de sa période HK. Combien n'ont pas eu le sentiment de vivre leur première expérience de pur cinéma en visionnant the Killer ou AB2 (je suis de ceux là)?
Evidemment, tout simplement parce qu'il travaille dans un nouveau système de production (qu'on peut légitimement critiquer), inutile de s'attendre à revoir ces films. Mais est-ce pour autant que ses derniers films sont mauvais? Est-ce que le bonhomme a perdu de son talent? Pour ma part, après la vision de Windtalkers, John Woo est bien resté le même homme, celui dont la sincérité émeut, dont les valeurs nous transportent, nous font vivre le cinéma comme pure expérience directe, primitive. L'homme n'a rien perdu de sa sincérité. Son identification aux héros est plus que jamais présente (difficile de voir parallélisme plus trivial), son assimilation de l'héritage classique et sa manière unique de le rendre sont toujours là (Fuller, Peckinpah...). Entre l'onirisme et la métaphysique de la ligne rouge, de la virtuosité d'il faut sauver le soldat Ryan, à mille lieux de la niaiserie d'un Pearl Harbor, Windtalkers se pose comme un vrai film de guerre. Plus encore. Comme un film vrai.
Le meilleur film hongkongais d'un réalisateur américain !
Une sacrée bonne surprise que ce 5ème film américain réalisé par le maître du film de gunfights. Alors bien sûr, le côté héroïque se trouve enfoui dans tout un tas de clichés américanisant du style : les vilains japonais contre les gentils américains ou le héros névrosé qui se cherche, l'habituel duo de personnages radicalement opposés qui se trouvent dans le difficulté, etc...
John Woo est le réalisateur de plusieurs chefs d'oeuvres ! Oui je dis bien "chefs d'oeuvres", ce qui soit dit en passant n'est pas donné à tout le monde,... des oeuvres comme The Killer, Bullet In The Head sont des oeuvres non seulement essentielles, mais d'une qualité intraséque indéniable, une réalisation digne des plus grands maîtres et une marque de fabrique reconnaissable entre toute. En gros un film de John Woo est un film de John Woo est un film de John Woo... Ce qui peut laisser un goût amer chez un grand amateur de The Killer dans un film comme ce Windtalkers c'est justement ce polissage de façade qui semble faire de l'oeuvre une concession perpétuelle à la marque de fabrique Hollywoodienne au détriment du style HK. John Woo aurait donc vendu son âme au diable ? Oui et non.
Oui car son style semble définitivement fondu dans le moule, son manièrisme semble être pris comme une nouvelle matière à frime,... "faîtes voler une colombe au moment où le bruit des canons raisonnent au loin" et vous obtenez un plan à faire rouler des mécaniques n'importe quel pied nickelé.
Non, car malgré sa définitive "naturalisation", le maître a toujours cette vision de l'amitié dénuée du moindre soupçon de ces stéréotypes dont la production yankee cesse de nous abreuver. Il sait toujours aussi bien filmer les corps qui chutent et ses ralentis sont toujours aussi dignes du grand Sam Peckinpah (tiens un américain !un indien même !!!). J'ai donc fortement apprécié cette oeuvre forte qui fait définitivement de John Woo l'un des plus grands cinéastes américains.
Du bon cinéma bien couillu à la Robert Aldrich tiens !
RIP
Je ne m'attarderais pas sur la critique d'un film qui n'en vaut pas la peine et qui m'a sans doute le plus deçu depuis ces 5 dernieres années.
RIP Wu Yu Sheng
Même que Nicolas Cage y meurt à la fin (et Slater aussi, mais ça tout le monde s'en fou)...
Bon, j'suis p'têtre un enfoiré de révéler la fin, mais ça dissuadera peutêtre les personnes qui ne l'ont pas vu de ne pas le voir justement et de lui préférer le visionnage (ou plutôt le revisionnage) des oeuvres hautement plus percutantes, sincères et essentielles que sont "the killer", "better tomorow" et "bullet in the head".
"Windtalker" n'est pas non plus si catastrophique que ça, c'est simplement un film de guerre parmis tant d'autre qui n'apporte rien de plus au genre. Il n'a pas le réalisme d'un " il faut sauver le soldat Ryan", la poésie d'un "la ligne rouge" ou encore l'ironie d'un "full metal jacket". C'est donc un film inutil et donc dispensable, d'autant plus qu'il signe la mort du "style" John Woo qui pourtant aurez pu s'exprimer comme jamais dans ce type d'histoire, d'où extrême frustration.
Woo a fait son choix, il a renié son style car il voulait filmer la guerre de façon réaliste comme une sorte de documentaire (selon ses dires), pourquoi pas mais alors il aurait aussi fallut changer de format car le 2:35 c'est quand même LE format du cinéma à grand spectacle, surtout que Woo n'est pas très à son aise avec ce type de format, les plans fadasses, vides et sans profondeurs plombent le film (en tout cas la première partie) comme les très chiantes séquences de batailles en vue générale.
Dans la deuxième partie, quand il commence à se centrer sur les personnages principaux, les séquences sont déjà plus fluides et l'on commence à voire apparaître (extrèmement furtivement certes) quelques ralentis et autres multi angle malheuresement sans lendemain.
Les séquences on ne peut plus bateau finissent d'accélérer le naufrage, comme le moment où le gros pecno raciste se fait sauver la vie par le navajo et donc il est plus raciste du coup (c'est aussi fin qu' "american history x" s't'histoire). J'ai failli oublier la risible séquence où Cage et son copain Navajo passent derrière les lignes ennemis en 2 secondes et exterminent tout un bataillon de japonais!
Bon, c'est peutêtre du pinaillage tout ça (le 2:35, la mort du style et patati et patata...) mais il n'en reste pas moins que Nicolas Cage y meurt à la fin et donc il ne vous reste plus qu'à rereregarder "the killer". En tout cas je vous aurez prévenu.
John Woo humilié, John Woo bafoué, John Woo discrédité, John Woo retrouvé !!
Oui, John Woo s'est perdu au States, oui, son héroïsme n'est plus, ses gimmicks ont disparus, les ralentis n'iconisent plus et alors ? Le réalisateur se fout ouvertement de l'industrie américaine qui a usé ses "tics" jusqu'à la corde, ici les batailles sont sèches (moins que dans Le Soldat Ryan), et les ralentis illustrent plus un état d'esprit (le perte de rpères pendant la bataille) qu'une iconisation. Ses personnages aussi sont retrouvés avec un Nicolas Cage qui fait oublier le one-man-show de Tom Cruise dans le navet Mi-2 (préférez le dans le sublime Minority Report), un Nicolas Cage humain, perdu, désepéré qui va retrouver la foi au contact de Yazhee (très bon Adam Beach), sans compter les autres soldats eux aussi perdus, apeurés (les longs focales sur les visages décomposés)et alors, c'est quoi le problème ?
Certes tout n'est pas idyllique comme la musique de James Horner qui a du mal à coller à l'image (à quelques exceptions près) et des seconds rôles un peu bazardés (que devient l'infirmière ?, les personnages de Christian Slater et du second Navajo, ...) mais tant pis on aura eu droit un spectacle âpre, poignant, humain qui, sans une réecriture du scénario aurait pu taquiner La Ligne Rouge et Le Soldat Ryan mais bon on ne peut pas tout avoir. On est avec toi John !!!
Note : cette critique se bas sur la version cinéma du film et non sur la version "director's cut" présente sur le DVD zone 1 sorti il y a quelque temps avec notamment un scène d'ouverture plus longue et plus éprouvante, le serment des navajos dans sa version complète et la suppression -je crois- des inserts de cartes au profit de vraies scènes. Et aussi le personnage de l'infirmière est plus "présent". Donc un réévaluation du film est certainement à revoir quand j'aurai acquis la précieuse galette numérique (on peut mettre 6/5 ?)
Windtalkers, où la renaissance d'un cinéaste que l'on croyait perdu à jamais...
Autant vous prévenir tout de suite, Windtalkers est LE film que j'attendais depuis deux ans avec une impatience imprégnée à la fois de confiance et de fébrilité, guettant la moindre news le concernant et me délectant des différentes bandes-annonces, et au final, eh bien je n´ai pas été déçu, bien au contraire ! Je me méfiais pourtant énormément de cette superprod´ holywoodienne qui, si elle avait beau être signée John Woo, n´en demeurait pas moins une grosse machine programmée pour cartonner au box-office. D´ailleurs de ce côté là il faut dire que c´est plutôt raté, mais on ne peut pas avoir le beurre et l´argent du beurre :)
Mais au final, et malgré toutes les foutaises qu´ont pu débité toutes les critiques, Windtalkers est bel et bien la perle attendue comme le messie par tous les fans du cinéaste hong kongais, dont je fais évidemment partie ! Difficile de vous décrire les émotions que procurent ce film, il faut dire que John Woo embarque le spectateur dans un tourbillon de scènes d´action toutes plus mythiques les unes que les autres !
Le début est un peu longuet et convenu, comme dans tout film de guerre, mais le cas de conscience dans lequel sont plongés nos deux héros, Nicolas Cage et Adam Beach, prend très vite tournure. L'histoire met en scène un marine solitaire et écoeuré par la guerre, incarné par Cage, qui est chargé de protéger un "code talker", joué par Adam Beach (dont la ressemblance frappante avec Chow Yun Fat n'est pas pour me déplaire ^_^), et de l'abattre au cas où la situation deviendrait critique. Le semblant d'amitié qui apparaît entre les deux protagonistes peut alors voler en éclat à chaque instant, d'où une tension dramatique absolument prodigieuse et allant crescendo jusqu'à la fin, tragique évidemment.
Du côté de la réalisation, la nouvelle oeuvre de John Woo n'est pas en reste, bien au contraire ! John Woo enchaîne avec brio travellings et ralentis, choisissant à merveille ses différents angles de vue, saisissant avec une frénésie jubilatoire et communicative les nombreux meurtres qui ponctuent l'aventure. Les scènes de combat sont donc monumentales, et le but de John Woo, à savoir de propulser le spectateur sur la champ de bataille pour mieux lui montrer l´horreur de la guerre, est totalement atteint, d'où une sensation insoutenable et insidieuse qui s'empare du spectateur, presque écoeuré. On est même pris à la gorge tant les fusillades sont intenses !
Mais outre ces scènes très intenses qui prennent le spectateur par les tripes, le film contient également des passages plus psychologiques durant lesquels N.Cage médite sur l'atrocité de la guerre ou reçoit des lettres d'une infirmière avec qui il est devenu très intime. Bref Windtalkers repose sur ce contraste qui fait tout le charme des films de John Woo, à savoir un mélange de violence jubilatoire mais jamais gratuite, et de reflexions psychologiques sur les rapports humains.
En ce qui concerne les acteurs, un constat s'impose, Nicolas Cage confirme son statut d´acteur fétiche de John Woo en livrant une prestation tout simplement ébouriffante ! On ne peut pas dire autant d´Adam Beach qui, pour ajouter du piment à son jeu très convenu, en rajoute parfois trop, au point de rendre parfois son personnage un peu ridicule, voire caricatural.
La bande-son peut également prêter à quelques critiques, on aurait en effet aimé qu´elle soit aussi inspirée que la mise en scène, mais quand on a John Woo derrière la caméra, il est très difficile de l´égaler sur le plan du son !
Enfin tout ceci n´est qu´une goutte d´eau dans un océan de bonheur, Windtalkers se révèle être au final une excellente surprise, un film haletant jusqu'au dernier instant, plus profond que Volte Face, et peut-être même plus soigné sur la forme, bref c´est du John Woo comme on en avait plus vu depuis 10 ans !
Déception extrême
Je savais pas du tout quel genre de film j'allais voir mais j'aime bien john woo, alors j'y suis allé. Ce film est chiant comme pas permis, en plus on a le droit a une des pires BO de l'histoire du cinéma, pompière et patriotique bien américaine comme je la déteste. Les dialogues sont tout pourris et avec un humour américain MAUVAIS (comprendre GRAS). Bon sinon c'est un film de guerre sans aucun intérêt au niveau de la réalisation, c'est des militaires qui bombardent d'autres militaires, y'a aucune chorégraphie des combats (j'aurais bien aimé des roulades furieuses comme dans The Killer par exemple), enfin bref on m'aurait pas dit que c'était du Woo je l'aurais deviné qu'au moment du double braquage entre le navajo et le jap (bien loupé au passage).
Voilà, j'attends que Woo fasse comme Tsui Hark et qu'il reparte là ou il excelle.
14 septembre 2002
par
Piaku
Quelle daube !!!!
Je savais que le film était pas bon mais je me suis c'est john woo, ce sera quand meme pas trop mal... Puis en général, quand les critiques sont mauvaises, on a souvent une bonne surprise... Ca n'a pas été le cas... C'est nul de bout en bout ! A EVITER...
tant que les scènes d'actions sont bonnes...
...je suis content: john sait toujours aussi bien les orchestrer, ici sans son travail de ralenti habituel (bien qu'il y en ait un ou deux un peu inutile), mais préférant une manière de filmer plus percutante en renouant un peu avec le style de fusillade de ses heures de gloire à HK : les fusillades sont chorégraphiées dans des plans long et où tout y est synchronisé.
l'histoire entre les deux héros reste sympa mais je trouve que c'est la moins réussie de tous les films de Woo.
Eh beh...!
2 h abominables, voila ce que je viens de vivre!
Long, ennuyeux, poussif et BOURRÉ jusqu'au trognon de poncifs et situations prévisibles (partie de cartes, soldat raciste, Japonais méchants comme des teignes, Marines qui font mouche pratiquement à chaque coup, "j'te tue/j'te tue pas", ...), ce film est une CATA ambulante!
Les scènes de combat ne comportent pas une seule "Woo's touch" et on s'endort pendant les banalités des scènes de dialogue.
Et il faut voir le jeu de Nicolas Cage très...intérieur (comprendre "comment j'ai gagné des $$$ en arborant une seule & unique expression faciale").
Mr Woo, il est où ton cinéma, dis???
Mais il est bon, ce film !
Suite aux critiques désastreuses publiées par les rédacteurs du site, je m'attendais à un navet sans non ...
La surprise de découvrir un bon film de guerre à l'ancienne n'en a été que plus grande.
Le principal défaut de Windtalkers est d'arriver aprés Il Faut Sauver Le Soldat Ryan, La Ligne Rouge, Stalingard, et la mini-série Band of Brothers. En plein milieu de ce revival du cinéma de guerre consacré au second conflit mondial, Windtalkers fait il est vrai un peu "old school".
Woo ne sacrifie pas à la mode de la caméra qui gigote-dans-tous-les-sens-pour-faire-comme-si-on-y-était mais garde son style habituel : il en résulte des chorégraphies qui ne déméritent nullement dans la carrière du maître. Je pense notamment à l'attaque d'une position japonaise par les deux héros, où aprés avoir abattu plusieurs soldats au Colt 45, le personnage interprété par Cage plonge dans une tranchée, s'empare d'une mitrailleuse et fait le ménage autour de lui. Ou encore aux corps-à-corps destructeurs entre les soldats navajos armés de leurs couteaux traditionnels et les Japonais.
Certes, Woo abuse parfois de plans de soldats tombant au ralenti sur fond d'explosion, et les héros semblent parfois traverser des rideaux de balles sans coup férir tout en faisant mouche à tous les coups, mais cela a toujours été le cas dans les films de Woo, et c'est pour ça qu'on les aime !
Sur le fond aussi, Windtalkers est du pur John Woo, nous contant une belle histoire d'amitié entre deux hommes et s'achevant par le sacrifice de l'un d'eux. On retrouve également la naïveté propre au cinéaste, qui nous montre un Nicolas Cage dessiner une église sur une table recouverte de farine.
Pour finir, il y a cette fameuse question du patriotisme américain, qui semble en énerver plus d'un. Je ne l'ai pas trouvé particulièrement excessif ou outrancier.
Bref, un film, qui n'atteint certes pas le niveau des chefs d'ouvre hongkongais de John Woo, ni même du très bon Volte/Face, mais qui n'en constitue pas moins une agréable surprise.
Un film de guerre impersonnel
MI2, qui suscitait le rire puis l'effroi devant son indigence généralisée et ses accointances lourdingues avec une publicité pour déodorant, nous avait laissé avec la conviction que Woo était bel et bien mort et enterré.
Autant le dire tout de suite : Windtalkers ne sera pas le film de la ressurection. Woo ne semble pas vraiment préoccupé par son scénario, lequel aurait pu échoir à n'importe qui (Emmerich, Rob Cohen, Jonathan Mostow, etc...) sans qu'on s'en formalise plus. La mise en scène abandonne les figures de montage qui ont fait la renommée de Woo (bien plus que ses thématiques, c'est la violence chorégraphiée de ses films qui a fait de lui la star que l'on sait). Ce n'est pas un mal, tant la formule s'était essouflée (voir MI2). Toutefois on espérait une meilleure gestion des séquences de batailles, qui n'atteignent ni la furieuse efficacité et le réalisme de "Saving Private Ryan" (mètre-étalon en la matière, quoi qu'on en dise) ni le niveau d'abstraction poétique de "The Thin Red Line" (qui se déroulait dans le même décor). La direction d'acteurs est assez peu convaincante. En fait, seul le jeune Adam Beech fait des efforts, à l'image de son personnage, face à un casting d'absents (Cage et Slater se brident et confondent intériorité et inexpressivité). Il semblerait que le thème du film (je dois m'impliquer le moins possible pour ne pas souffrir de ta mort) ai contaminé toute l'équipe, et que, du coup, tout le monde s'en foute.
Un vent de propagande souffle sur le film, ainsi que l'abject fumet de clichés caricaturaux dont on espérait plus entendre parler depuis que Cimino et Coppola ont parlé de la guerre de manière adulte. Malheureusement Hollywood a la mémoire courte, et il fait bon ressortir les vieilles soupes à l'heure d'attaquer l'Irak.
Celà étant dit, le film reste nettement plus regardable que Mission Impossible 2 ou Broken Arrow. On se prend de sympathie pour le personnage du jeune navajo et son camarade Whitehorse, mais il est dommage que le film ne les ai pas choisi comme véritables personnages principaux du film, au détriment de celui banal, de Cage.
Ceux qui ont crié au génie devant chaque film de la période HK de Woo (dont "Heroes shed no tears", quand même le plus mauvais film de tous les temps avec "Batman et Robin" et "Dobermann") risquent de pleurer à chaudes larmes. Les autres hausseront les épaules et retourneront à "Hard Boiled", "The Killer" et "Last Hurrah for Chilvary", les trois films de Woo qui valent vraiment quelque chose.
John Woo impose sa vision du monde dans un genre difficile...
Avant toute chose, il est nécessaire de préciser que la filmographie de John Woo est constitué de 60% de mauvais films (sa période pré syndicat du crime hormis "la dernière chevalerie"), le reste alterne entre bon films ("Juste heroes","MI 2")dénué de vrais contenu mais attrayant et chefs d'oeuvres ("The killer","Une balle dans la tête","Le syndicat du crime", "Atoute épreuve"...)puisant dans une thématique riche et récurente méritant ainsi l'appelation de films cultes. Certain disent que John Woo est plus un auteur qu'un réalisateur; il est vrai que ce qui marque en premier dans un film de John Woo est sa réalisation mais en regardant la globalité de son oeuvre, on s'aparçoit que la réalisation sublime les thèmes chères à John Woo, car outre l'amitié récurente qu'il prodigue dans tous ses films, John Woo est avant tout un humaniste, un humaniste qui sonde l'être humain pour voir ses limites. Après tout, qui est un Jeff dans "The killer", un homme avec du sang sur les mains, mais un homme d'honneur, un homme amoureux, un homme d'amitié, chez John Woo l'acte en lui même est moins important que les idéaux. Tous ses héros n'ont ils pas un métier ayant rapport avec le sang et la violence, ils sont tous marqués et sont le vecteur dont John Woo se sert pour nous montrer sa vision de l'être humain. Pour les occidantaux un Homme n'est qu'un Homme que dans ce qu'il accompli, les japonais ont aussi cet état d'esprit(kitano l'a bien compris et ironise là dessus dans tous ses films), c'est peu être pour cela que John Woo n'est distribué depuis 1994 que comme un réalisateur de films d'actions.
N'ayant pu bénéficié de projection cinéma pour ses chefs d'oeuvres, pour moi chaque sortie cinéma d'un film de John Woo est un évenement ainsi que pour toute personne faisant partie du plus en plus large microcosme adepte du cinéma asiatique, c'est ainsi que le soir de la projection de "Windtalkers", j'espérais, tout du moins je priais pour que John Woo ait réussi à transformer l'essai du "Mission Impossible 2" et surtout de "Face/off".
Le synopsis laissait présager du meilleur, une amitié naissante entre le condamné et son bourreau, on pourrait traduire ainsi ce lien qui unit un sergent dans les marines pendant la seconde guerre mondiale dans le paifique chargé de protéger ou de sacrifier un indien navajo detenant un code imprenable. Cependant Le fait que ce soit un film de guerre laissait présager du pire ou tout du moins du pas géniale("heroes shed no tears"). La guerre est réel, John Woo lui extrapôle à partir du réel. Comment allait il s'y prendre.
Après 2h20 de projection un seul mot vient à l'esprit, différent, ou plutôt pareil. En effet John Woo à toujours les mêmes préocupation mais cette fois ci elle sont habillée très differemment et c'est en cela que "Windtalkers", même si il n'est pas passionnant de bout en bout reserve de grands moment et mérite une place de premier choix dans la filmographie de Woo. Le début du film n'est pas grandiose, la scène où Nicolas Cage est bléssé est assez mauvaise au vu du reste du film, on voit que John Woo cherche ses marques. Ici plus de berettas, plus de magnums et de fusils à pompe, on meurt du premier coup de bayonette, tout est apre et statique. Après cette première scène de guerre ont découvre l'indien navajo (Adam Beach sacrement doué) qui part à la guerre avec son ami, le vieux withehorse (l'ironie qui tue). Désormais ce sont les indiens qui vont aider les cowboys. Mais John Woo n'ironise pas tant que ça la dessus, il va plutôt dans le sens contraire; en appelant le fils de Yahzee, Georges Washington il donne un grand coup de pied à la haine et aux rancoeurs. Certain ont vu dans "Windtalkers" un patriotisme dégoulinant pour l'amérique post 11 septembre mais n'étant moi même pas très fan de ce genre de "propagande" je peux dire que dans ce film il n'y en a quasiment pas une miette. Comme toujours John Woo se sert de choses futiles pour en dire d'autres bien plus profondes. Après tout, comme le dit rick(le facho) "J'ai pris Yahzee pour un Jap". Tout est dit, l'amérique de John Woo, c'est le monde entier, ils se battent contre eux même, d'ailleur quand rick, encore lui dit "dans 50 ans ont se battra avec les japs contre quelqu'un d'autre" c'est très significatif, il y aura toujours un enemi, l'Homme. John Woo est un humaniste et en tant que catholique il sait que le mal n'est pas une bête ou un sois disant diable mais qu'il est en chacun de nous et que pour s'en débarasser il faut se battre. C'est en cela que Nicolas Cage est excellent dans ce film, c'est un personnage torturé par ses démons intérieurs. Il est toute à la fois mauvais et bon, un héros de la guerre pour les siens mais un assassin pour les Japonais. C'est à nouveau de cette dualité mélée à un chaos ambiant que John Woo délivre son amour de l'être humain.
Venons en aux mauvais points, la femme est une nouvelle fois pris pour une conne, l'infirmière est vraiment un boulet qu'Endeers traine derrière lui comme un lourd fardeau. John Woo n'arrive pas à insuffler à ses femmes la mêmes forces qu'a ses héros masculins, je le comprends car l'amour est par bien des points très compliqué et inexpliquable. Mais le point qui rebutera le plus de gens sont les longues scènes de batailles inhérentes à tous film de guerre. Il faut se rendre à l'évidence malgré beaucoup de très grand moments (le décapitage de slater, la scène du village ou encore l'échange) la lassitude se ressent quelque peu, mais je pense qu'aucun film de guerre n'échappe à de trop longues scènes de batailles( surtout le trop long "soldat Ryan").
John Woo a rempli sa mission, il à réalisé un film beau autant par les images que par son contenu, certes le chef d'oeuvre n'est pas au rendez vous mais avec ce film John Woo pose une nouvelle pierre dans la haute et belle cathédrale qu'est sa filmographie.
02 septembre 2002
par
hkwoo
Cinquième John Woo américain, l'aube d'un nouveau siècle, l'aube d'un nouveau style...
C'est très amusant de voir les critiques de ceux qui ont vu ce film... Tandis que certains crient au ratage, moi je vois là un vrai chef-d'oeuvre...
Autant vous prévenir tout de suite, ce n'est pas avec Windtalkers que vous saurez tout du destin des indiens navajos pendant la seconde guerre mondiale ni ne verrez le mode de fonctionnement des codes employés par les renseignements de la marine américaine. Le film ne cherche jamais à traiter une quelconque réalité historique et s'attache presque exclusivement au parcours "intime" de ses héros. Plus étonnant en revanche, le réalisateur s'éloigne de la dimension la plus évidemment "wooienne" du script, à savoir le dilemne lié à la désobéissance et à la fraternité. Alors qu'on s'apprêtait à assister à un buddy movie survolté bâtit en crescendo et explosion cathartique finale autour de la révolte de Cage contre ses propres ordres (Woo lui-même en interview continue de vendre le film sur cet argument), ce qui se déroule sur l'écran est sensiblement différent et, il faut bien le dire, plus intéressant car moins prévisible. Et pour le moins paradoxal : tout en s'imposant comme le film le plus violent de sa période américaine, Windtalkers apparait également comme le plus intériorisé et le plus sensible. Avec cet opus, il s'affranchit partiellement d'un cahier des charges tenace et artificiel pour renouer avec l'âme et la puissance de la grande époque. Il signe un quasi-chef d'oeuvre.
Un constat apparemment contradictoire s'impose donc à la vision de Windtalkers : pour la première fois en 10 ans, Woo s'éloigne des codes esthétiques qui résumaient désormais son cinéma aux yeux du public (postures héroïques, virtuosité forcée) et va jusqu'à désamorcer le potentiel lyrique et romanesque du sujet. Son film cherche constamment à se situer à hauteur de bidasse et si Cage et Slater se détachent du lot, ils n'endossent à aucun moment la panoplie mythologique de Chow Yun Fat. Et pourtant, jamais depuis A Toute Epreuve avait-on autant eu l'impression d'assister à un vrai et authentique film de John Woo.
Incroyable mais vrai : le spectateur, loin de se sentir floué devant l'absence du "Woo Style" le plus évident retrouve des sensations qu'il croyait perdues. Grisé, il réalise que plus c'est invraisemblable, plus c'est énorme, plus c'est arbitraire, et plus ça fonctionne. La voilà la vraie signature John Woo que nous peinions à retrouver : le PACTE DE CONFIANCE qui nous promet, en échange d'une adhésion sans réserve au postulat de chaque situation, un spectacle intense et total, contrat partiellement rempli à l'occasion de Volte/face. Windtalkers carbure à cet investissement du spectateur sans lequel il était possible de rire à The Killer. Comme quoi ces réactions de rejet étaient partie intégrante de son art. Windtalkers renoue avec l'authenticité, la poésie instinctive et SURTOUT la démesure intrinsèque de son cinéma.
Loin des substituts dramatiques alambiqués qui lui ont récemment servi de béquilles (vols de visages, virus, bombe atomique etc...), Woo se base sur le matériau qui lui a le mieux réussi par le passé : la psyché humaine. Nicolas Cage hérite pour l'occasion d'un personnage réellement tragique, déchiré par des conflits intérieurs qui vont au-delà des seules valeurs morales. Persuadé d'avoir causé la destruction de son unité, Joe Enders est un autiste rongé par la culpabilité et un masochisme certain qui le pousse à endosser toutes les fautes. Il porte le stigmate de son erreur, son oreille gauche arrachée comme pour sceller à l'intérieur de son crâne l'accusation d'un camarade agonisant, l'accusant d'être responsable de sa mort. Le questionnement du personnage se situe donc moins dans le rapport de loyauté à son équipier Navajo (cette dimension du récit concerne plutôt le binôme constitué par Christian Slater et Roger Willie, sobrement traités) que dans la perception qu'il a de sa mission.
Etant chargé de protéger le code détenu/incarné par Yazhee, il peut remplir son objectif en sauvant l'indien à tout prix ou en le sacrifiant. Métaphore de l'existence, sa mission lui offre d'opter pour la vie ou pour la mort, laquelle lui apparaît au début comme une fatalité. Seul le long cheminement des combats va lui permettre de comprendre la réalité de cette option. Un chemin de croix mental (et la ressemblance du personnage avec celui tenu par le même acteur dans Bringing Out The Dead n'est sans doute pas innocente) auquel fait écho une action déployant une ampleur de champ, un souffle destructeur et sauvage, une énergie et un dynamisme qui font figure de style à part entière, d'élan unique et galvanisateur. Woo démontre une perception des trois dimensions de la zone de combats qui évoque par moment le travail de John McTiernan. Les quatre très longues batailles qui ponctuent le récit décoiffent et se font vecteur de narration. L'histoire et les personnages évoluent et se révèlent au rythme des détonations.
Pour résumer, Windtalkers constitue une très bonne nouvelle pour John Woo, en plus d'être son meilleur film américain. Tout comme Volte/face qui contenait en sous-texte l'aveu de sa propre quête identitaire à Hollywood, ce film témoigne de son désir de s'affranchir des codes auxquels ont l'a trop souvent cantonné, ces codes qui permettent à l'amérique d'instrumentaliser une culture et une inspiration complexe, comme il en va de la langue navajo. Derrière le vocabulaire simpliste se cache une philosophie et une spiritualité qui peuvent exister sans elle. Prions pour que John Woo puise dans cette révélation (qui est aussi la notre) la force de se renouveller complètement et de larguer les derniers amarres (car il serait malhonnête de nier les approximations du film : clichés guerriers, quelques seconds rôles sans relief, des problèmes de raccords sans doute dûs aux coupes) d'une conception de la vraisemblance qui n'est pas la sienne.