Un mélodrame qu'on voudrait oublier après l'avoir vu...
Le seul mérite de cette adaptation libre de Une Vie de Maupassant par Shin Sang Ok, c'est de confirmer que le cinéma coréen n'avait pas attendu son récent boom pour faire dans la lourdeur rayon mélodrame. Certains thèmes du film évoquent un certain versant intimiste du cinéma japonais fifties: les conflits de génération, la question de la stabilité de la cellule familiale, l'influence américaine sur le mode de vie de la jeunesse, les conflits tradition/modernité. Thèmes que Shin Sang Ok avait d'ailleurs traités partiellement de façon plus inspirée dans L'Invité de la chambre d'hote et ma mère. La réalisation comme le score du film tentent d'éviter l'écueil du gros pathos. Mais ça n'empeche pas au final le film de se révéler assez lourd et laborieux. Le jeu des acteurs manque en effet très souvent de naturel et fait souvent dans le forcé. La mise en scène fait elle le plus souvent dans un classicisme planplan et le beau cadrage pour le beau cadrage. La mise en scène de Shin Sang Ok a très souvent été à la frontière de l'académisme et elle tombe dans ce piège ici. L'autre travers du film, c'est le travers classique des mauvais mélodrames/portraits de femme: montrer une femme subissant les pires malheurs de la terre déclinés mécaniquement par le script sans broncher, sans chercher à vraiment se révolter contre son sort. Un mélodrame de plus vite oublié.