Ordell Robbie | 0.75 | Sonatine peu inspirée |
Les Yeux de l'Araignée pue le déjà vu. On peut le dire car le film est un sous-produit incapable de s'émanciper de l'ombre kitanienne: y alternent en effet violence sèche filmée de façon distante et moments burlesques qui ne font pas rire, scènes de genre et passages concernant la vie de couple qui manquent d'intensité et ne nous font meme pas ressentir la routine du quotidien. Mais le film ne réussit jamais à dépasser le stade de la (mauvaise) copie alors que par exemple un The Mission s'émancipait de Kitano lors de ses gunfights made in Milkyway. Cette irritante similitude se double de celle d'acteurs déjà vus chez Takeshi (Susumu Terajima, Ren Osugi) auxquels manquent ici une direction d'acteurs digne de ce nom, une attitude, un maintien. Cette histoire où un personnage se confronte au monde du crime et des affaires n'arrive jamais à etre palpitante et les plans-séquences de Kurosawa, qui crèent une ambiance somnambule dans ses meilleurs moments, ne distillent ici que l'ennui et vu que la caméra filme des situations originales ni par leur nature ni par leur traitement le film devient vite un anesthésiant incapable de concerner le spectateur. Et quand le héros découvre une pierre fossile, on comprend que le film n'est qu'une version fossilisée, une réplique de Musée Grévin des classiques kitaniens. Il lui manque tout ce qui fait l'essence du cinéma: des émotions, une ame, une personnalité.