La berge du dragon
Une cuvée mi-figue, mi-raisin, à savoir que sur la moitié du film, c'est un bon Tsui Hark, sur l'autre le foutraque usuel qui ne sait pas dire non et part dans tous les sens - encouragé par les délires des derniers Jack Sparrow ?
Vous entendez tous ces réalisateurs qui regardent leur scénario, leur budget, leurs moyens, re-leur scénario, et qui réécrivent des trucs pour s'adapter. Hark, non, ça il ne fait pas. Il fonce. On l'imagine même improviser des trucs en plein tournage sans l'avis de l'équipe des vfx.
"- Là le dragon saute, tu vois, alors pour sauver Dee, ses copains balancent des poissons depuis le bateau. Dee galope avec son cheval sur les coques des navires déjà explosés, des poissons lui passent devant la tronche et hop, il s'en sort. Allez on y va !
Deux infarctus.
Puis :
"- Là le type va jeter une plante empoisonnée avec des sortes de limaces de l'enfer. On va faire un gros plan sur la plante et les limaces en vol, en 3D ça va donner à mort. Puis l'adversaire va agoniser et les limaces vont sortir de son cou. Hein ? Ca va durer 15s dans le film, ensuite on embraye. Hop, on y va !"
Trois AVC plus tard :
"- Ok, alors y'a truc que je voulais faire dans Time & Tide, on va le mettre là : un long affrontement en rappel. Le méchant arrive de partout, coupe des cordes, des mecs tombent, nos trois héros l'affrontent et... mais non, ne saute pas de la falaise, je te dis que c'est jouable !"
Cela étant, cette dernière scène est assez épatante.
Clou du spectacle en ce qui me concerne : tous ces nobliaux obligés de boire de la pisse d'eunuque pour contrer un poison. Tant que Tsui arrivera à nous glisser des p'tits trucs comme ça...