Rien de transcendant mais tout à fait correct
Douxième épisode de la saga des aventures du masseur aveugle, ce
Chess Master (titre Wild Side :
Voyage en Enfer) est relativement un bon cru. Mise en scène (signée Misumi Kenji, indéniablement le meilleur réalisateur ayant oeuvré dans la série), combats et interprétation sont parfaits, Katsu Shintaro étant égal à lui même tandis que Narita Mikio joue parfaitement le rôle de la star invitée. En fait on ne déplorera guère qu'un scénario un peu fade, prévisible et décousu. Rien de totalement infâmant non plus, mais l'intrigue de cet opus 12 déçoit quelque peu par sa faiblesse et son académisme. Les différentes couches du récits sont un peu cousues de fil blanc et il faut le talent de Misumi, le charisme de Katsu, l'agrément des scènes de jeu et l'attrait des excellents combats de sabres pour maintenir l'épisode un petit cran au dessus de la moyenne des chambara de l'époque. Enfin on retiendra cet épisode assez moyen avant tout parce qu'à l'aide notamment du personnage de l'enfant (comme souvent dans la série) il accentue le côté profondément humain de Zatoichi ce qui ne rend le personnage (et ses aventures) que plus attachant(s).
Décidemment, il faut croire que le réalisateur MISUMI Kenji est celui qui me plaît le plus dans la série !
Après avoir réalisé le n°01 initial et un très bon n°08, je suis suis heureux de découvrir ce palpitant n°12 :)
Que de tensions dans cet épisode ! J'ai beaucoup aprécié cette nouvelle aventure de notre masseur aveugle, qui rencontre cette fois un maître aux échecs. Le duel intellectuel entraîne inéluctablement un duel physique, c'est dans la nature de l'homme ! Mais avant d'en arriver là, le scénario joue avec nos nerfs et ceux de nos personnages, à notre plus grand bonheur. Comme dans les précédents, le film se construit sur une succession de plusieurs petites histoires qui se regroupent et dans lesquelles Zatoichi est toujours impliqué (pauvre Ichi).
Le petit plus de cet opus : un combat à main nue innovant, un sabreur invincible en pleurs face à une petite fille, un combat intellectuel intéressant, et enfin des tongs en bois pour Zatoichi !
Zatoichi joue aux echecs
Episode moyen avec notamment peu de combats au sabre et surtout la nette impression que les évéments finissent par se ressembler par rapport aux episodes précédents.
J'attends donc de voir la suite.
Assisté
Troisième opus signé des mains de MISUMI - ici en petite forme, côté réalisation. Délaissant ses typiques recherches de cadrages géométriques biscornus, il se contente de mettre l'épisode tout à fait sagement en boîte; ce qui est toujours meilleur que la plupart des autres cinéastes ayant œuvré sur la saga !
Côté scénario, MISUMI s'assure du poids lourd : le réalisateur et scénariste Daisuke ITO, à l'origine des meilleurs chambaras de l'avant-guerre et le romancier SHIMOZAWA, créateur du personnage.
Si tous trois réfléchissent à refaire du neuf avec les scènes désormais institutionnalisées de la série, ils étoffent également le caractère du masseur aveugle : pour la première fois, il apparaît clairement vulnérable dans sa condition d'aveugle. Débutant par une hilarante scène, où il manque de tomber à l'eau en traversant un ponton, il est guidé - tel un assisté - à plusieurs reprises par d'autres personnes pour lui éviter de trébucher ou de marcher dans la lame ouverte d'un rasoir tombé par terre (scènes des thermes). Une superbe scène le voyant fouiller hâtivement le sol à la recherche d'une boite de médicaments rend également compte de son terrible handicap, mais également de son sentiment paternel; car dans la parfaite continuation de son précédent huitième épisode, MISUMI s'attache une nouvelle fois à explorer la paternité de son héros. Cette fois, il doit s'occuper d'une petite fille et non plus d'un bébé. Si Zatoichi sait mieux refouler ses véritables sentiments à son égard, qu'il n'avait su le faire avec le bébé, toute la peine de ne pouvoir fonder une véritable famille ressort du magnifique jeu refoulée de KATSU. Il faillit également re-tomber amoureux de la jeune mère, toute entièrement dévouée à sa cause, mais finira par repartir, seul.
En dépit d'une intéressante structure narrative éclatée, faisant aboutir plusieurs intrigues parallèles en fin du film et de l'attachement de renouveler du vieux avec du neuf, scénaristes et réalisateur n'arrivent pourtant pas à atteindre l'excellence d'épisodes passées. Bon crû, l'intrigue se traîne finalement trop en longueur et n'approfondit pas suffisamment les personnages secondaires - pourtant hauts en couleur.