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2.88/5
Zatoichi 22: Meets the One Armed Swordsman
les avis de Cinemasie
2 critiques: 1.75/5
vos avis
11 critiques: 2.91/5
Fusion ratée
On connaît le goût du cinéma de genre seventies pour le crossover, goût étant loin d'avoir toujours donné des résultats heureux. Comme avec ce face à face entre Zatoichi et le sabreur manchot qui échoue à être un divertissement correct comme l'était Zatoichi contre Yojimbo. La mise en scène de tâcheron de Yasuda Kimiyoshi abuse ainsi de gros zooms brouillons tandis qu'il se révèle incapable d'offrir une mise en scène et un découpage dignes de ce nom aux scènes d'action. Dommage car il gâche ainsi le potentiel spectaculaire des combats. Et hors combats c'est du cadrage tout ce qu'il y a de plus ordinaire voire médiocre. Le script ne développe pas quant à lui vraiment la relation Zatoichi/Wang Kang. Elle sombre dans la confrontation de clichés sur les cultures chinoises et japonaises. Et lors des scènes où ils sont séparés on a une impression de récitation des formules One Armed Swordsman et Zatoichi en pilotage automatique dans une intrigue inintéréssante au possible. Le script est en plus tout sauf construit: on a l'impression d'un assemblage de scènes plus que d'un scénario pensé et le tout manque cruellement d'une progression dramatique digne de ce nom qui rendrait impatient de voir les deux légendes s'affronter. Le tout se suit suivant les scènes avec un ennui profond ou en se laissant simplement regarder. Un épisode médiocre et faiblard.
Terne rendez-vous...
De Kimiyoshi Yasuda, nous connaissons surtout ses contributions falotes à plusieurs séries prestigieuses de la Daiei :
Daimaijin,
Kiyoshiro Nemuri et bien sûr
Zatoichi...
Après avoir raté le n°18 (titre Wild Side :
le Défi) , voilà qu'il ruine le potentiel du n°22 . Et quel potentiel ! On nous promettait ici la rencontre des deux estropiés les plus fameux d'Asie, le yakuza aveugle contre le sabreur manchot de la Shaw Brothers. Hélas, de leur confrontation découle l'un des films les plus ternes de la série ; cultivant tranquillement sa platitude, jamais il ne parvient à transcender la présence à l'écran des deux personnages mythiques. Aucun enjeu intéressant n'est soulevé par la mise en scène alors que cet épisode, plus que n'importe quel autre, eût pu confronter à l'altérité la circulation en vase clos des figures consacrées de la saga en y introduisant l'élément allogène que constitue le sabreur chinois. Mais Yasuda se révèle aussi doué pour la réalisation de scènes de kung-fu qu'Ozu l'aurait été pour le filmage du motocross et ses propres limites, apposées au film, ne font que pointer vers celles de la série. Un opus regrettable.
Pour l'anecdote...
Je ne me suis pas trop ennuyé mais il faut avouer que, en tant que grand appréciateur des deux séries (et genres), j'étais un public conquis. Ceci étant dit, il s'agit probablement de l'un des plus mauvais Zatoïchi et certainement du plus mauvais One-armed swordman... et ceci y compris sur les scènes de combat. Bref, curiosité sympathique (sans plus) qui nécessite d'être suffisament fan des deux personnages pour créer l'indulgence... dans le cas contraire éviter ce volet.
Une idée intéressante : faire se rencontrer les 2 héros diminués, pour un film divertissant sans pour autant être le monument qu'on aurait pu en attendre.
Un must
Voila sûrement la rencontre Japon/Hong Kong la plus réussie de toute l'histoire du cinéma. Un vrai mélange de chambara et de wu xia pian dans lequel on a pris le meilleur des 2 pour en faire une histoire intéressante (Zatoichi veut se venger sur Wang Yu suite a un malentendu). Un film furieusement beau, aux combats fabuleux.