Ando Noboru est l'une des rares stars de cinéma au monde à avoir été aussi gangster dans la vraie vie. Il naît en 1926 à Tokyo et suit l'école primaire à Yokohama. En 1941, il intègre une école d'élite en Mandchourie où travaillait son père. Viré après 7 mois, il retourne à Tokyo. Il y connaît échec scolaire et fréquentation de délinquants. En 1943, il intègre l'armée comme pilote et devait être pilote kamikaze en 1945. La fin de la guerre l'en empêcha. De retour à Tokyo, il tente l'université mais préfère une vie de voyou au milieu des ruines et du marché noir. En 1952, il forme son propre gang, gang qui avait des vitrines légales (immobilier, monde de la nuit...). Ando eut son heure de gloire en 1958. Face au refus d'un homme d'affaires de payer ses dettes, il envoya un de ses hommes qui devait tirer sur lui un coup de feu à titre de menace. Or elle le tua presque et Ando prit une fuite très médiatisée à travers le Japon. Au bout de 35 jours il fut arrêté et purgea 6 ans de prison. Peu après sa libération, il dissout son gang.
En 1965, il commence une carrière d'acteur dans Blood and Rules, film de la Shochiku racontant la vie de son gang et où il joue son propre rôle. Le succès du film le transforme en série dans laquelle Ando jouera encore (dans 4 épisodes précisément). En 1966, il tourne History of a man's face de Kato Tai. Suite au succès du film, il tourne avec le cinéaste deux films imprégnés d'une tristesse face au chaos du Japon d'après-guerre: Opium Heights: Head Squad Attack (1966) et Choueki: Sentenced to 18 Years (1967).
A partir de ce dernier film et de 1967, il signe à la TOEI où il apparaît dans de nombreux yakuza eigas contemporains, notamment sous la direction d'Ishii Teruo et Fukasaku. En 1971, il apparaît dans le premier yakuza eiga de la Toho Prison Release Celebration signé Gosha. On le revoit encore dans des rôles autobiographiques dans The True Story of the Ando Gang: Attack (1973) de Sato Junya et Noboru Ando's Record of Flight and Sex (1976) (de Tanaka Noboru: il y jouera ses aventures sexuelles ayant eu lieu pendant sa fuite). Après The Big Boss's Head (1979), il quitte le métier d'acteur et par la même occasion celui de chanteur exercé durant ses années au cinéma. Il se consacre alors à la production et surtout à l'écriture. En 1997, il revient au cinéma pour du straight to video et des fictions basées sur ses grandes années gangstériennes. Il fut également "superviseur" de Deadly Outlaw: Rekka de Miike.
Ordell Robbie
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