CHOW Yun-Fat
周 潤發

ZHOU Runfa

Chow Yun Fat est un des portes parole du cinéma chinois dans le monde. Loin des stéréotypes du petit chinois bondissant adepte de karaté, Chow Yun-Fat est le parfait héros romantique. C’est John Woo qui a fait de lui une authentique star, avec tout d’abord les Syndicats du Crime, mais surtout avec The Killer. Loué par les critiques du monde entier, le chef d’oeuvre de John Woo a fait découvrir au monde celui à qui restera à jamais associé le personnage de Jeff.

Acteur charismatique, pouvant jouer dans des comédies burlesques, des films d’action pure (A toute épreuve, Un tueur pour cible) ou dans des drames (The Killer, All About Ah Long), Chow Yun-Fat possède une présence et une classe rare. Il n'a pas vraiment la physionomie classique pour un acteur asiatique, ni les capacités martiales. Il a appris en contre partie à utiliser son physique assez imposant qui fait de lui une gravure de mode (voir le début du Killer). Les quelques polars qu'il a tournés avec John Woo à la fin des 80's lui ont permis de créer un véritable style Chow Yun-Fat. Basé aussi bien sur la décontraction (voir Le Syndicat du Crime) que sur la gravité romantique (The Killer), la patte Chow Yun-Fat est indissociable de tous ses rôles depuis 10 ans. Ce qui fait que Yun-Fat n'a pas un répertoire aussi vaste qu'un Tony Leungou un Leslie Cheung, qui peuvent jouer des rôles de composition très divers. Mais les fans se déplacent le plus souvent autant plus pour voir du Chow Yun-Fat (décontraction, berettas...) qu'un rôle vraiment nouveau. Ce qui ne l'empêche pas de parfois s'essayer à autre chose (comme a priori dans Anna et le Roi).

Yun-Fat est en né en 1955 sur l'île de Lama. Il débute à la télévision et acquière une image de jeune premier qui lui collera un peu à la peau. Dans les années 80, il devient rapidement la coqueluche de la nouvelle vague chinoise, grâce à des films comme Story of Wu Viet de Ann Hui, puis Hong Kong 1941 de Leong Po-Chih (pour lequel il obtient sa première récompense, meilleur rôle masculin à Taïwan). Sa rencontre avec John Woo est un tournant dans sa carrière, puisqu'il parvient à sortir du genre de rôle qui le suivait depuis quelques années. Les succès s'enchaînent rapidement, avec Le Syndicat du Crime, The Killer pour finir avec A toute épreuve.

Yun-Fat a tourné beaucoup de films, et pas seulement avec maître Woo. Citons notamment ses collaborations avec Ringo Lam pour City On Fire, Full Contact et Prison In Fire en 1987, ainsi que dans God of Gamblers de Wong Jing (Ko Chun est un autre des grands rôles qui ont fait sa renommée). Comme beaucoup d'acteurs hong-kongais, il a beaucoup tourné à la fin des années 80 et au début des années 90. Très peu de ses films sont disponibles en France.

Avec le retour de Hong-Kong à la Chine, il fait parti de la vague chinoise partie aux USA. Son anglais étant encore assez moyen, il a fait ses débuts dans Un Tueur Pour Cible, où il utilise plus son regard et ses Berettas que sa voix. Son entente avec Mira Sorvino est un des atouts du film, possible grâce à la parfaite maîtrise du cantonais de l’amie Mira. Mais cependant, le film ne vole pas très très haut. Son deuxième film US est un peu plus réussi, il s'agit du Corrupteur, de James Foley, avec Mark Walhberg. Un polar de très bonne facture qui rappelle ses rôles avec John Woo.

Mais l’avenir de Chow Yun-Fat est un petit peu flou aux USA : son dernier film, Anna et le Roi, n'a pas connu un gros succès, malgré un budget colossal et la présence de Jodie Foster. Cependant, au jour d’aujourd’hui, tout le milieu cinématographique le connaît. Quentin Tarantino rêve de lui écrire un rôle (je suis impatient de voir ça tant Quentin a pillé le style de John Woo), et son retour auprès de John Woo est attendu par tous les fans avec impatience.

François