KAMIMURA Kazuo
上村 一夫

KAMIMURA Kazuo est né le 7 mars 1940 à Yokosuka dans la préfecture de Kanagawa. Après un diplôme de design à l'Ecole d'Art de Musashino en 1964, il devient employé à temps partiel dans une agence de publicité où il travaille comme illustrateur.

Il débute en 1967 dans le premier numéro du magazine Gekkan Town, avec le titre Kawaiko Koyuri-chan no Daraku (ou Kawaiko Sayuri chan no Daraku). Très vite il travaille pour les hebdomadaires destinés à un public plus adulte tel que Young Comic, Manga Action, Young Lady, Manga Times, Action Comics, Big Comic ou encore le Playboy Comics avec Lady SnowBlood... Reconnu pour son dessin empreint d'érotisme et de nostalgie, KAMIMURA est surnommé « le peintre d’Ukiyoe de l’ère Showa ». KAMIMURA Kazuo a eut une carrière de mangaka certes trop courte, mais pourtant prolifique, avec une production dépassant parfois plusieurs centaines de planches par mois. Une carrière interrompue par la maladie, puis son décès en 1986 à l’âge de 45 ans et qui aura néanmoins marqué son temps : considéré comme un briseur de tabous, KAMIMURA faisait déjà parler de lui pour son manga en 6 volumes Dôsei Jidai, publié entre 1972/73 dans le Action Comics des éditions Futabasha et traitant de la vie commune d’un couple non marié, un scandale à cette époque. Dôsei Jidai fût un franc succès et on lui appliqua même le terme de "nouvelle époque" dans les mangas.

Témoins indirects de l'impact de ce titre (dont une trad. en anglais pourraît être Age of Living Together) et plus généralement du travail de KAMIMURA Kazuo, l'adaptation qui en a été faite dès 1973, d'abord pour la télévision, puis en film. La même année est porté à l'écran le premier film du dyptique Lady Snowblood, tiré du manga du même nom. Autre titre porté à l'écran la même année, Hana Shinjuu (Center of a Flower), manga en 2 volumes publié également en 1973 dans le Young Leady de la Kodansha. Entre 1973 et 1976 on peut ainsi dénombrer pas moins de 7 adaptations de mangas de KAMIMURA Kazuo pour le grand écran...

Amateur éclairé et fin connaisseur du monde de l'animation japonaise depuis de nombreuses années, Benjamin ETTINGER qui tient régulièrement des chroniques sur son site AniPages, évoque avec enthousiasme le travail de KAMIMURA Kazuo dans un texte vieux de plus d'une dizaine d'années, notamment à travers le manga Itezuru (1974, pré-publié dans Big Comic, 1 vol.) qui nous donne à voir un aspect de son travail moins perceptible dans Lady Snowblood :

" KAMIMURA Kazuo : un style très personnel et raffiné ; ses histoires sont finement ouvragées, l'action y est discrète, les choses y sont implicites plutôt que dites. Un KAWABATA Yasunari du monde du manga. Fortement recommandé. Pas largement reconnu, mais très estimé par une petite population. Son Itezuru est comparable dans les grandes lignes à l'histoire de MIZOGUCHI Kenji dans A Geisha. Mais, chose assez intéressante, en comparant A Geisha et Itezuru, la courte - épisodes qui sont un concentré de l'efficacité sans concessions de Kazuo - et subersive biographie d'une geisha aux débuts de l'ère Showa, qui reste brillament vague et infiniment interprétable (et surtout économique, concise), ré-évalue vers le bas la tentative de MIZOGUCHI d'une telle biographie qui paraît en comparaison simplement plate, pusillanime et beaucoup moins convaincante que le portrait de Kazuo. Voilà un bon exemple de comment l'animation et le manga, s'ils sont créés avec attention et un précieux savoir faire, peuvent être si réel/vrai qu'ils en deviennent supra-réel..."

[source : http://www.kamimurakazuo.com, http://otakut.tky.fi/fi/resurssit/saved_pages/manga.html]

Astec