Dai Sijie est né en 1954 dans la province chinoise de Fujian. A 17 ans, il est envoyé en rééducation par Mao dans un village de montagne en tant qu’intellectuel bourgeois ; il y restera jusqu’en 1974. Il reprend alors ses études au lycée jusqu’en 1976, puis étudie l’Histoire de l’Art à l’Université. Il intègre ensuite une Ecole de Cinéma dans laquelle il gagne un prix lui permettant de se rendre à l’étranger ; c’est ainsi qu’il s’installe en France en 1984 à l’âge de 30 ans.
C’est en 1989 qu’il tourne son premier long métrage, Chine ma Douleur, après avoir débuté dans Le Temple de la Montagne. Son film, qui remporte le Prix Jean Vigo la même année et qui est présenté à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes et aux festivals de Locarno (où il reçoit une mention spéciale du jury), de Telluride, de Montréal et du Musée d'Art Moderne de New York, est directement inspiré par son emprisonnement dans un camp de rééducation lorsqu’il était adolescent ; il n’y montre aucune haine envers le régime de Mao, seulement une profonde incompréhension dans ce régime absurde. En 1993, il signe Le Mangeur de Lune, qui reçoit le prix spécial du jury au festival de Prague. Tang le Onzième, son troisième long métrage, sort en 1998 et raconte la vie difficile d’un enfant maudit dans un petit village vietnamien. Parallèlement, il écrit son premier roman, largement biographique, intitulé Balzac et la petite tailleuse chinoise. Il n’a d’ailleurs laissé à personne d’autre que lui le soin de l’adapter à l’écran, pour une sortie prévue à la fin de l’année 2002.
Ghost Dog