Un nouvelle composition de qualité pour Henry Lai |
En recevant une nouvelle BO d'Henry Lai, on sait un peu à quoi s'attendre: beaucoup de guitares évidemment, quelques chansons (toutes originales, pas de reprises), du piano, des plages de synthé. La BO de Star Runner est dans la même veine et se révèle être une nouvelle très bonne bande originale de la part d'un des compositeurs de talents à Hong-Kong (et il n'y en a pas des tonnes).
A l'image du film, la bande originale tente de mixer divers styles et influences pour aboutir à un patchwork hétérogène, mais pas forcément décousu. Ici on trouve pèle mèle un thème mexicain, un russe, pas mal de guitares sèches, un peu guitares électriques, des chansons très romantiques, quelques passages plus modernes, et même quelques originalités comme l'utilisation d'un cheval dans un passage (si si) ou du bruit des pas de soldats pour rythmer un passage. La qualité principale du CD est justement d'arriver à mixer des choses aussi variées sans sacrifier pour autant la qualité. Les passages à la guitare sont d'une grande efficacité, que ce soit de part le calme des morceaux acoustiques ou l'énergie des morceaux à la guitare électrique. Les morceaux plus axés synthétiseur sont également réussis, même si on sent Henry Lai moins à l'aise qu'avec des instruments à corde. Mais ils ont le mérite de proposer un contre emploi bienvenu dans le film lui-même, puisqu'on le trouve principalement sur des scènes de combats ou d'entraînement, en lieu et place des habituels morceaux rythmiques sans âme. Si on ajoute à ça des chansons très convainquantes (et qui CD après CD tient la comparaison avec 99% des chansons de cantopop hélas plus populaires), et des morceaux "medley" qui mélangent un peu tous les styles, on obtient un CD d'une qualité moyenne nettement plus élevé que la moyenne. Vous l'aurez compris, la BO de Star Runner mélange avec bonheur bon nombre de styles, même si certains passages sont moins réussis que d'autres (la partie utilisant une chanteuse d'opéra est moins marquantes que le final de Till Death Do Us Part par exemple, surtout hors contexte). De plus, une bande originale de qualité hors contexte mais très mal utilisée dans un film serait un peu vaine, ce qui n'est pas le cas avec le duo Henry Lai / Daniel Lee. Ce dernier sait composer avec tous les éléments pour construire un film, et il laisse souvent la bande originale jouer un rôle prépondérant dans le film. Ce n'est hélas pas souvent le cas à Hong-Kong, victime du syndrôme ABC (A les dialogues, B les bruitages, C la musique) depuis plusieurs décennies. Enfin ce qui frappe avec la BO de Star Runner, mis à part sa très grande variété, c'est la qualité d'enregistrement des morceaux. Il n'y a rien de plus révélateur qu'un morceau en guitare en sèche pour jauger la qualité d'enregistrement d'un morceau. Les enregistrements instrumentaux et le mixage sont ici de très bonne qualité et on se fait plaisir à écouter tous les passages en guitare sèche. Surtout que le disque bénéficie d'un petit plus technique, à savoir un mixage en Circle Surround 2, qui permet d'écouter le disque en stéréo sur un lecteur classique, ou bien en 5.1 sur un ampli compatible (un décodeur ProLogic I ou II permet déjà de donner plus d'ampleur, mais c'est avec un vrai décodeur CSII qu'on bénéficie vraiment de la meilleure qualité). |
Par François |