Simple, beau, touchant, drôle. Et un cinéaste regretté.
Si
De l'eau tiède sous un pont rouge est un grand film simple, c'est parce que Imamura a su insuffler tout au long de cette formidable histoire humide un parfum de naturel une nouvelle fois mêlé à des senteurs purement fantastiques. L'eau jouit par Saeko fait sauter les poissons de joie, elle nourrit les plantes et crée un arc-en-ciel, tout simplement. Et le passage souterrain dans cet immense décor oblique surréaliste peut faire penser à l'introspection même de la jeune femme. Yosuke pointe au chômage et décide de quitter Tokyo pour rejoindre la banlieue, chargé d'une mission confiée par un vieil homme affirmant la présence d'un trésor estimé à un million cinq cent mille yens caché dans une maison près d'un pont rouge. Cette maison n'est autre que la demeure de Saeko et de sa grand-mère. Yosuke va rapidement oublier sa mission au profit d'une liaison pas commode avec la jeune femme et déposera ses bagages dans une auberge où l'on sert de la mauvaise bouffe, pour travailler en tant que pêcheur pour une grande gueule touchante rencontrée suite à une querelle. Depuis le merveilleux
L'Anguille, Imamura a opté pour un style qui lui scie à merveille : la simplicité rigoureuse de sa mise en scène est exempt de fioritures, il raconte des aventures inopinées qui bouleversent la vie de ses interprètes. Des rencontres touchantes aussi bien dans
L'Anguille que dans
Docteur Akagi, une chronique simple d'êtres peu ordinaires (la reconversion dans le premier, la vitesse de réaction dans le second), des rebondissements classiques mais qui dynamisent l'ensemble (le passé qui rattrape le héros, les autorités trop pesantes...), et l'on retrouve tous ces éléments narratifs dans ce film-ci : la nouvelle vie de Yosuke ne pouvait pas se dérouler de si belle manière, un proxénète doit forcément s'en mêler, mais à la différence de
L'Anguille, l'embrouille ne sera qu'épisodique, le temps d'une incroyable empoignade jouissive filmée en plan-séquence et se terminant dans un bordel pas possible avec la fuite en scooter au loin du principal concerné.
Vieilli, Imamura? Certainement pas, preuve que le cinéaste a gardé sa générosité caractéristique, en n'omettant pas non plus sa petite charge à l'encontre de la société qui s'étonne et qui fait preuve d'une curiosité malsaine à l'encontre des gens "différents". Là aussi le paradoxe est grand dans la mesure où depuis quelques années, la reine du X nippon n'est autre qu'une femme fontaine. Passons, le film est saupoudré d'une humour décapant, un humour qui n'est pas vraiment démonstratif mais qui découle des situations parfois dégénérées, Yosuke achevant Ramin (un athlète amateur venu d'Afrique qui espère gagner le marathon local) à la course au sprint pour rejoindre Saeko et la vider de son précieux liquide, les trois vieillards discutant de tout et de rien sur leur chaise de camping en attendant que les poissons mordent, les linges étendus quotidiennement trempés par la jouissance de Saeko , les prédictions de bonne aventure de la grand mère de Saeko, l'ironie des séquences d'amour (dont une superbe séquence d'exhib de notre Yakusho Koji préféré!). Impossible de ne pas prendre du plaisir -à l'image de Saeko- devant cette merveille de jeunesse signée par un cinéaste que l'on regrette déjà. On croirait même au film de grand enfant (le plan de l'arc-en-ciel en fin de métrage), mais le talent d'Imamura suffit à donner aux séquences basiques (une engueulade, une remise en cause) un pouvoir émotionnel confinant à la douleur : le côté ambiguë du personnage de Saeko, que l'on pense différente et manipulatrice à cause de racontars, est extrêmement travaillé et suscite autant un formidable attachement tout au long du film qu'une haine pas possible le temps d'une minute chrono. Mais dieu merci, les racontars restent des racontars et au film de se terminer sur un déluge aquatique plein d'amour et de tendresse. Grand film.
Chasse au trésor
Ton léger et morale vaguement anar’ envoyant paître les valeurs du monde de l’entreprise si ancrées dans l’état d’esprit nippon,
De l’eau tiède sous un pont rouge est une ode hédoniste rafraîchissante, à l’image de ces geysers de liquide jouissifs qui inondent les alentours, viennent s’écouler dans la rivière d'un petit village sous un pont rouge et nourrir des poissons péchés par des petits vieux éberlués par cet africain marathonien qui y saute à pied joint pour pêcher à l’épervier tout en chantant «
mami watta mami watta » (une histoire de sirènes parait-il ) alors que c’est interdit, qui court vite mais qui se fait dépasser à chaque fois par Yosuke quand ce dernier a une grosse envie de se faire rafraîchir un peu… Voilà grosso modo le petit monde dans lequel évolue une galerie de personnages attachants au beau milieu cette intrigue qui a malheureusement parfois tendance à tourner en rond.
Mais Imamura est un vieux malin qui sait quand même ce qu’il fait, et qui croit dur comme fer au message qu’il veut faire passer (prenez du plaisir, la vie est courte !). Avec un couple d’acteurs principaux excellents (impeccable Koji, mimi Misa) et une fin presque aussi osée que celle - mémorable - de Kanzo Sensei, il serait dommage de ne pas en profiter.
Un très bon film humide !!
-Si vous ne voulez pas trop en savoir sur le scénario ne lisez pas le 2nd paragraphe-
Ce film est vraiment osé, l’idée de départ ne fait pas dans la finesse seulement le réalisateur l’aborde d’une manière décontractée sans jamais faire de mauvais goût. Là où un Wong Jing
(je sais c'est pas le même pays ni le même genre de réalisateur cependant il faut bien le reconnaître) se serait lâché pour finir dans le graveleux, ici rien de tout ça. Il nous montre ce récit sous la forme d’une chronique de la vie sociale que le Japon découvre malheureusement comme beaucoup d’autre pays de plus en plus : le chômage. Lorsqu’il s’insère dans une société qui l’a peu connu, il peut détruire beaucoup de chose (comme le cocon familial par exemple).
L’histoire est celle d’un homme qui va chercher un bouddha en or qu’un vieux clochard/philosophe récemment mort avait caché dans un vase. Une fois sur place il découvrira une femme qui a un sérieux problème, elle ne recrache pas toute l’eau qu’elle ingurgite, et lorsqu’elle est « pleine », elle n’arrive plus à contrôler ses pulsions et devient cleptomane, sauf si elle pratique un coït qui lui permet de recracher toute l’eau à l’intérieur d’elle.
Les acteurs sont bons, joue bien le salary-man de base qui pensait travailler dans son entreprise durant toute sa vie. SHIMIZU Misa, on ne peut pas dire que c’est une bombe mais elle possède un charme qui fait que même les jeunes de 20 ans comme moi sont subjugués. Et une mention spéciale aux 3 petits vieux qui pêchent, car ils sont vraiment marrants.
L’humour est omniprésent, chaque scène de coït est accompagnée d’une petite musique de meilleur effet ; les 3 petits vieux qui pêchent et qui font des commentaires ; l’Africain qui s’entraîne tous les jours à courir, …
Ce que j’apprécie tout particulièrement c’est que malgré le sujet finalement peu de chose sont montrées et beaucoup sont suggérées, au maximum on voit Shimizu Misa en nuisette. On en voit plus du garçon, c’est tellement rare qu’il faut le souligner.
Sous ses airs de comédie le film en profite au passage pour dénoncer l’exclusion que provoque le chômage, l’éclatement de la famille, le racisme latent des japonais …
Pour clore je dirais que ce long-métrage est maîtrisé de bout en bout, et que sous ses aspects de comédie et de satire sociale, le réalisateur nous fait une ode au « plaisir de la chair » et démontre que c’est une des choses qui fait tourner le Monde. A noter que malgré sa durée le film passe à toute vitesse.
16 décembre 2001
par
Junta
Une cure de jouvence
Comme beaucoup n'ont pas envie qu'on leur en dise trop sur ce film avant qu'il sorte en salles, on va faire court : ce dernier Imamura est un pur bonheur, à quelques petits défauts près. Sa poésie, sa fraicheur et la gaieté communicative des acteurs (le même couple que L'anguille) a déjà marqué le cinéma. On dirait une des premières oeuvres d'une jeune cinéaste fougueux, limite potache, mais cadré avec une élégance rare, et baigné d'une lumière que seul les grands maîtrisent. C'est simple, ce film donne envie de baiser. Rien de vulgaire là dedans, ce n'est pas American Pie mais tout l'inverse. De l'eau tiède est particulièrement chaud, donnant une image de l'amour décomplexée, poétique et extatique, bref, ce dont on rève... d'autant plus que on fantasme très facilement sur la craquante Misa Shimizu!
Imamura, décidément très en verve sur ce coup, réussit en plus des moments de comédie dignes de Jacques Tati. Les passages d'un athlète noir, rejeté par le village mais qui devient pote du héros, sont dignes d'un cartoon. Un black au Japon? Les cinéastes japonais parlent trop peu du racisme latent de leurs fiers compatriotes. Heureusement que Imamura, ainsi qu'Oshima ou, dans un autre genre, Takashi Miike, ont cette liberté là.
Dans le cochon tout est bon!!
Dire de ce film qu'il est bon est un pléonasme, autant dire tout de suite que c'est un film d'Imamura, mais, car il y a toujours un "mais", ce n'est pas là le meilleur qu'il m'ait été donné de voir. Tous les ingrédients d'une bonne recette Imamurienne s'y retrouvent, toutefois, manque à la liste un soupçon d'humanisme et une pincée d'universalisme que l'on a pu retrouver en abondance dans nombre des chefs d'oeuvres qui on fait la renommée bien méritée de ce réalisateur. Evidemment un film à voir car, comme dans le cochon "dans le Shohei tout est bon".
Histoire d'eau
Shohei Imamura réalise un film dans la ligne directe de ses deux oeuvres précédentes, KANZO SENSEI et UNAGI. On y retrouve cette touche inimitable et reconnaissable immédiatement qui fait toute l’identité et la saveur de son cinéma. Nouvelle adaptation littéraire libre, ce nouvel opus raconte la rencontre d’une femme « fontaine » et d’un type en perte de vitesse venu là pour y chercher un bien hypothétique trésor afin de renflouer des finances et une vie conjugale au plus bas.
DE L’EAU TIEDE SOUS UN PONT ROUGE propose une vision drolatique d’un univers provincial marqué par les us et coutumes locaux, ou préjugés raciaux des autochtones face à un improbable marathonien noir perdu dans le village vont de pair avec les histoires ressassées de vieux pêcheurs ou les prédictions de la vieille mère un peu allumée. L’arrivée du héros va bouleverser ce petit monde et changer son propre destin.
Sur cette trame très intrigante et originale, le vieux Sensei se livre à une critique en règle du matérialisme actuel, de la futilité des valeurs régissant nos sociétés, et rappelle l’impériale nécessité de retrouver le goût de la vie, et d’en profiter au maximum pendant qu’on le peut encore, sous peine de vivre de regrets éternels.
Si le message est connu chez Imamura, et parfaitement compréhensible vu l’age du bonhomme, il est délivré avec une absence d’amertume, un humanisme bienveillant, une sérénité joviale, et pour tout dire une jeunesse d’esprit jubilatoire. S’appuyant sur un humour iconoclaste et bienvenu, le film est une comédie érotique aux scènes de sexe proches du surréalisme et qui peut se comparer à une fable aux penchants philosophiques certains. Mais avec une absence de prétention qui n’en renforce qu’un plus l’impact.
L’interprétation permet de retrouver les impeccables Koji Yakucho et Misa Shimizu, couple déjà vedette de L’ANGUILLE et fidèles du réalisateur. Leur charme est intact, mais ils sont entourés d’une joyeuse bande de comédiens qui prennent un plaisir évident à composer ces villageois particuliers.
La manière d’Imamura est là, façon élégante de filmer les moments les plus crus, de mettre en lumière la beauté d’un paysage ou d’un intérieur, de cadrer au plus juste les réactions de ses interprètes, aidé par une photographie magnifique et une musique étrange et finalement aussi envoûtante que les images. Car la capacité du vieux maître à nous faire pénétrer son univers insolite et nous donner l’envie d’y rester est étonnante, au-delà de l’intérêt déjà incontestable pour l’intrigue elle-même. Son inspiration apparemment inépuisable ferait bien de rejaillir, à l’image de son héroïne, sur quelques uns des jeunes réalisateurs tendance obsédés par l’esbroufe mais orphelins de la moindre idée valable. Car derrière un travail d’une belle facture classique, Shohei Imamura transgresse encore une fois les tabous et se permet toutes les audaces, en cinéaste parfaitement maître de son Art.
Vivement le prochain !
Débordements
On retrouve bien là l'univers d'Imamura et ce film pourrait constituer une suite dans la droite lignée de "L'Anguille", ne serait-ce que par le recours aux mêmes acteurs.
Bref, un univers tout particulier aux situations loufoques, personnages pittoresques et rebondissements inattendues. M^me s'il s'agit de l'adaptation d'un livre, Imamura trouve chaussure à son pied et arrive à concilier le matériel de base avec sa propre vision.
Bien évidemment, la plupart des scène sont la métaphore de notre société et peuvent servir d'interprétation plus ou moins claire à chacun d'entre nous.
Un film à découvrir !
Après l'amour (ou : du cosmos à l'intimité)
C'est quoi, la critique de cinéma ? C'est quoi, le cinéma ? Trois fois rien : juste cela, un petit point d'interrogation à la fin d'une phrase. Un point d'interrogation, et puis des images, des sons, et quelques signes. Rien de plus. Le cinéma, c'est une surprise. Shohei Imamura, vieux papy à qui on ne la fait plus, aime les surprises. Il aime les poissons visqueux et les petits filles nues. Il aime les solitudes interloquées et les images très grandes, très larges, très lointaines. Très, mais pas trop. Pas si grandes, si lointaines, si larges que le cinéma, comme chez Tarkowski, Hou Hsiao-hsien, certains Hark, certains Leone, en arrive à occuper l'espace de l'entièreté du cosmos. Non : le cosmos, ce n'est pas ça qui intéresse Shohei Imamura. Peut-être même n'est-ce pas le cinéma. Car ses images, celles de "De l'eau tiède sous un pont rouge" comme celles de ses autres films, sont autant des images de la distance qu'une distance par rapport aux images. Ce n'est pas pour rien que Imamura et Kitano se ressemblent tellement. Ce n'est pas pour rien que, chez eux, le cinéma, c'est de la blague. Que le cinéma, c'est pour rire. C'est que tout chez eux s'installe, habite, vit et respire dans la distance de la blague ou du rire. Parce que bien sûr, mais d'une manière biaisée et je-m'en-foutiste (celle de la lueur espiègle de l'oeil), le cinéma de Shohei Imamura, comme celui de Kitano, n'est pas ou plus du cinéma. Le point d'interrogation est toujours là, mais les images et les sons, eux, ont disparu. La dictature du regard - la dictature cultivée, qu'elle soit académique ou anti-académique - s'abolit dans la liberté qu'ils prennent par rapport à l'impératif proprement cinématographique de faire voir. De jouer avec ce faire voir. D'y ouvrir les trous du désir, ou les pleins du cynisme. Chez eux, pas de faire-voir, pas de désir, pas de cynisme. Le cinéma, le cynéma, reste à la porte. Il faut aller se faire-voir ailleurs.
Lorsqu'on regarde attentivement "De l'eau tiède sous un pont rouge", cette force de la distance ne peut que sauter aux yeux. Y sauter malgré le regard. Malgré tout ce qu'il est possible d'apporter devant le film, dans le film, sur lui, en le regardant. Car tout cela tombe à côté. Cela tombe à l'eau. Dans "De l'eau tiède sous un pont rouge", il ne s'agit d'ailleurs que de cela : de l'eau tiède, et puis un pont rouge. Quelques poissons aussi, encore. Et puis des femmes, naturellement jolies, c'est plus rigolo (Shohei Imamura n'est pas seulement espiègle, il est aussi, comme chacun sait, joyeusement libidineux). Mais l'eau, c'est quoi ? Et le pont ? Des "symboles" ? Des lignes de force visuelles (jaillissement (image-mouvement) vs. stabilité (image-temps), etc.) ? Bien sûr que non : tout l'appareil herméneutique que le langage critico-universitaire à tenté d'adjoindre à l'exercice cinématographique du regard loupe l'évidence - cette évidence que l'eau c'est l'eau, qu'elle est tiède, et qu'elle passe sous un pont rouge. Le titre du film, c'est le film. C'est dès le titre que le cinéma est laissé de côté. Dès l'affirmation de ce qui ne pourra être qu'une tautologie. Les mots et les images y deviennent indistincts. La propriété - le propre - des mots et des images sont exappropriés par le programme d'une bonne blague. Une blague visuelle, bien sûr, comme toutes les bonnes blagues. Une blague que l'on peut imaginer dans sa tête. Et c'est bien sûr parce que tout se passe dans la tête, en-dehors du regard, que "De l'eau tiède sous un pont rouge" est un grand film de l'intimité. L'eau tiède, c'est vous qui êtes dedans. Dans la salle de cinéma, il fait chaud, il fait humide. Et le pont, bien sûr, c'est n'importe quel pont et chacun d'entre eux. Le réduit du sage clochard, le scooter aussi. C'est un toit, ou une "bulle" (Sloterdijk). Là où l'on se sent bien. Là où vous vous sentez bien. Car dans "De l'eau tiède sous un pont rouge", c'est bien sûr votre propre intimité qui est convoquée. C'est la seule concession que Imamura fait au cinéma - ce que Bachelard appelait "poétique de l'espace" - : il y a un coin (une salle de cinéma), de la lumière (un peu), et des événements. Ces événements font film. Mais ce film n'est pas de cinéma, c'est votre film. Il est à vous. Il est de vous. Il se passe dans votre tête, dans votre intimité, dans les espaces où vous vous sentez bien. C'est là où Imamura installe son film : dans le dialogue plein avec vous - là où, dans la salle, vous êtes entièrement immergés dans la lumière et peut-être même dans le léger ronronnement du projecteur. Et ça, ça fait rigoler Imamura. Il imagine la tête des critiques de cinéma qui vont essayer d'en parler "en général", de son film. Alors qu'il n'y a pas de discours "général" possible, sur "De l'eau tiède sous un pont rouge". Même pas celui-ci, que vous êtes en train de lire. Il n'y a que vous. Il fait noir. Ce qu'on est bien.
completement etonnant,drole,tendre et frais
bref,une reussite!
original et tendre, un film au demeurant mineur dans le paysage cinématographique japonais
Je ne connais pas très bien Imamura, je ne me permettrais donc aucune affirmation à son sujet.
A chaud, mon impression sur le film est très divisée.
Les plus : c'est léger et poétique, bourré de petites idées amusantes; Imamura filme avec tendresse une histoire originale; quant à Koji, il est nickel, comme d'habitude. C'est frais, tout ça... en grande partie grâce à Misa Shimizu, rayonnante malgré son âge.
Les moins : malgré cela... il y a beau avoir plein d’idées, ça reste plutôt mineur ; sur un message très lourd trahissant son essoufflement évident et un certain idéalisme désespéré, Imamura filme sans grande originalité une histoire qu'il n'a pas du se fouler à écrire, sur une nouvelle plutôt sympa (supérieure au bouquin d'ailleurs), mais dont la seule réelle bonne idée est cette histoire de femme-fontaine...
C'est bien gentil, mais ça ressemble un peu trop à du cinéma de vieux malgré les tentatives d'originalité fashion...
Pêche miraculeuse
Shohei Imamura, vétéran du cinéma japonais de plus en plus obsédé sexuel, passé aux oubliettes dans son pays en dépit de deux Palmes d’Or cannoises (La ballade de Narayama en 83, L’anguille en 97), nous offre (c’est le mot) avec De l’eau tiède… un film riche, distrayant et qui figurera sans doute en bonne place des palmarès annuels dans quelques semaines.
Puisant dans le patrimoine culturel japonais (le scénario est tiré d’un roman d’un auteur classique, le cadre géographique -entre mer et montagne- rappelle certaines estampes…), Imamura multiplie les fausses pistes, qui constituent autant de moments de réjouissance. D’abord constat social (faillite d’une entreprise, donc chômage, déliquescence d’un couple), puis fable érotique (si la pêche est si miraculeuse sous ce fameux pont rouge, la maîtresse de la maison qui le jouxte n’y est pas pour rien), enfin conte aux situations absurdes et incongrus (les scènes avec le marathonien africain sont à mourir de rire), dopé par un Koji Yakusho (si vous avez vu au moins un film japonais ces trois dernières années, vous connaissez forcément cet acteur) en pleine forme.
Ceux qui auront vu les films les plus récents du cinéaste (L’anguille, Kenzo senseï)feront le rapprochement et constateront les similitudes : personnage principal délocalisé et en constant mouvement, intérêt pour les marginaux et les gentils illuminés pleins de rêves, influence d’un style très littéraire. Comme ses deux derniers films, De l’eau tiède… est un moment d’hystérie collective pour les personnages et de bonheur pour le public.
a voir de toute urgence!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
ce film est tout simplement merveilleux ....on a du mal a croire que imamura ai 75 ans(!)tellement la fraicheur,l'agilite respirent dans ce film.Les couleurs sont magnifiques...mais je ne vais pas tout raconter parce que il faut aller voir ce film sans connaitre l'histoire....Simplement:les acteurs qui sont tres bons ont deja joue dans l'anguille,l'avant dernier film de Imamura qui avait eu un prix a cannes et que j'avais deja adore.(... et qui m'a donne envie de decouvrire tous ses films...)
on retrouve dans de l'eau tiede des images qui font penser a l'anguille:les scenes de peches au bord de l'eau ,et puis cette construction d'une multidude de petites histoires et de petits personnages autour de l'action principale....
merci imamura
06 décembre 2001
par
jade