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3.11/5
Shinjuku Triad Society
les avis de Cinemasie
3 critiques: 2.58/5
vos avis
16 critiques: 3.22/5
Miike à son "meilleur"...
Premier volet de la Black Society Trilogy, Shinjuku Triad Society est un des premiers Miike à avoir bénéficié d'une diffusion festivalière en Occident. Que dire à propos de ce film où le "style" Miike commence à pointer le bout de son nez qu'on ait pas déjà dit sur le cinéaste... On fait quand même un petit bilan. Soit un pitch mille fois vu et de l'influence pas vraiment bien digérée: Kitano, filmage seventies sec, stylisation manga du cadre... Et aussi de l'expérimentation formelle bidon: combinaison ralenti/image floutée/foireuse, montage alterné passant du coq à l'âne juste pour faire fun... Le film a un sens du rythme absolument nul. Tandis que (comme d'habitude) le script ne connaît pas le mot rigueur. Il se révèle même incapable de développer ses points intéréssants (les rapports Japon/Taïwan ici). Mais d'un autre côté certaines idées délirantes font mouche et maintiennent le film à flots. Une romance s'initie ainsi de façon très spéciale et on a même entre autres une grand-mère borgne en kimono. Tandis que le score très eighties se laisse écouter. Pour un Miike du haut du panier c'est à dire correct.
Triad trash society.
Dans son approche décalée et particulièrement glauque du polar traditionnel, Triad Society demeure l'un des métrages les plus corsés de Miike. Réalisé en 1995, époque à laquelle on est bien loin de tout savoir et tout connaître sur le cinéaste nippon, ce virulent brûlot social démontre par A+B la face malsaine de Tokyo réduite ici à un repaire de malfrats en tout genre, de yakuzas et de flics ripoux. L'histoire est on ne peut plus simple, celle d'un policier sino-japonais enquêtant sur les pratiques douteuses de la mafia locale. On va finir par dire que l'on se répète quand on évoque les films de Miike, mais on ne peut pas faire autrement puisque le réalisateur s'attaque encore et toujours aux polars, genre qu'il apprécie particulièrement et qu'il réutilisera pour manier les genres les plus farfelus qui existent comme pour les dégénérés Full Metal Yakuza ou encore City of Lost Souls.
Triad Society n'est clairement pas le yakuza eiga traditionnel destiné au public le plus large possible, non, c'est un film grave, glauque et incroyablement malsain multipliant les scènes de violence brute sans la moindre concession. Ici les coups font mal, les viols sont douloureux et filmés avec complaisance (on est pas loin de la cruauté d'un Salo de Pasolini), les protagonistes bis puent la misère sociale, comme ce petit dealer qui se prostitue pour payer ses lignes de coke, de même que les yakuza rabaissés en êtres déshumanisés avides de sexe, de sang et de drogue. L'entrée est servit dès les premières minutes, on attend que très rarement avec Miike, avec une fellation homosexuelle d'un vieil indique se badigeonnant les dents de cocaïne dans une cage d'escalier infiniment crade. Le cadre est posé, on sait à qui on a affaire.
Si l'ambiance poisseuse/glauque/morte du métrage assure un cocktail d'ambiance aux antipodes du cinéma actuel, force est de constater que Miike n'arrive jamais au bout de ses propos. Finalement, de quoi est fait ce Triad society? D'une critique acerbe de la société nippone? D'une dénonciation de la misère sociale de certains pays? Par exemple, les premiers plans de Taïwan ne montrent que des pauvres en manque de drogue. Oui, mais est-ce gratuit? Ne l'est-ce pas? On ne sait pas. Miike aime son Asie, mais pourquoi l'affubler de telles images? Le Tokyo de nuit qui est filmé n'est qu'un pur baraquement de junkies, de yakuzas pervers et de femmes de mauvaise vie, alors qu'il semble que la ville rayonne en pleine journée. Mais ensuite? Non, Triad society (annoncé comme le premier film du cinéaste diffusé en salle) est une déception à ce niveau là puisqu'il ne va jamais au bout de ses dénonciations. On reste sur notre faim devant cette succession de séquences purement vomitives mêlant sans mal ultra violence (passages à tabac divers et variés), érotisme douteux (viols à la pelle) et intrigue vaguement policière. Ce n'est pas un Miike franchement mauvais, c'est en plus de ça pas très bien filmé; mais son manque d'ambition, ses pertes de rythmes affolantes et son sens de la complaisance ultime face à la violence n'en font pas une oeuvre à classer parmi ses inoubliables Bird People of China et Les Prisonniers du Paradis, modèles de mixité culturelle.
Esthétique : 2.5/5 - Pas formidable, la texture sale de l'ensemble dérange. Ca ne donne pas envie.
Musique : 2/5 - Ambiance sonore à l'image de l'oeuvre : glauque au possible.
Interprétation : 3./5 - Du très bon boulot d'ensemble pour un film délicieusement éprouvant.
Scénario : 3/5 - Un énième polar dans un climax bien crade. On peut apprécier le genre...
Une curiosité pour amateurs de polars noirs
Dès ses premiers films, Miike s'est souvent intéressé aux minorités étrangères vivant au Japon ou aux Japonais en exil. C'est le cas de
Shinjuku Triad Society, premier opus de la Black Trilogy explorant le petit monde de la mafia chinoise au Japon au travers des yeux d'un flic d'origine chinoise incarné par le convaincant KIPPEI Shiina. C'est un polar très noir et très violent accumulant les scènes chocs fréquemment à base de fellations ou de sodomies, mais aussi de flingages bien sanglants. Mais comme presque toujours chez Miike, la destructuration du récit et la multitude de personnages pas très attachants n'aide pas à accrocher véritablement à l'intrigue, ici très chaotique. On est loin du talent typiquement US à installer une histoire et des personnages, bref des repères, mais plutôt dans la galerie, le portrait de famille tiré avec plus de recul et moins de passion. Reste que globalement,
Shinjuku... est, dans la lignée de
Rainy Dog, de bonne facture et peut valoir le coup d'oeil.
les premiers pas
sinjuku triad society, est sans doute l'oeuvre la plus violente de
sa trilogy black society (rainy dog,ley line). un flic violent ripoux, un dealer sucker et son copain exibitionniste, la fille nympho déjanté...rien ne plus dans ce monde.il y a déja tous les ingredient de ce miike va développer dans ses polars a venir. on s'ennuis pas a suivre tous se petit monde. le meilleur opus de la trilogie pour moi.
Polar sans concessions
Premier film de Takashi Miike ayant bénéficié d'une certaine reconnaissance critique,
Shinjuku Triad Society demeure encore, selon les propres aveux du cinéaste, une pure et simple production de commande. On y trouve pourtant d'ores et déjà une approche filmique et narrative très intrinsèque à son style, même si le script reste d'un grand classicisme et ne réserve aucune des pirouettes absurdes qui caractériseront pléthore de ses œuvres ultérieures. Loin, très loin du réalisateur de toutes les audaces et extravagances actuellement connu par bon nombre de cinéphiles, Miike n'a encore ici que l'étoffe d'un vulgaire tâcheron, un simple yes-man du V-Cinéma nippon des années 90 qui exécute ce qu'on lui dit de faire. Et le moins qu'on puisse reconnaître, c'est que le bougre honore son cahier des charges consistant à mettre en scène un polar d'exploitation complaisamment violent et immoral, surenchérissant dans la brutalité hardcore et l'obscénité d'un goût ambigu. Transparent comme du papier à cigarette, le scénario n'est que prétexte à une multiplication de tabassages, meurtres, viols et autres joyeusetés du même acabit, dans un environnement urbain glauque et hostile où règnent la pègre, la prostitution, les magouilles douteuses, la drogue et le banditisme. Au milieu de ce sordide chaos, un policier d'origine chinoise aux méthodes peu orthodoxes tente de démanteler un réseau de dangereux truands tout en essayant de remettre son jeune frère dans le droit chemin. Voilà qui résume une intrigue des plus minimaliste, faisant par ailleurs intervenir un drôle de tueur/junkie homosexuel adepte du couteau et spécialisé dans les fellations, un psychopathe exhibitionniste et sadomasochiste ainsi qu'une jeune nymphomane considérablement frappée de la carafe. Que du beau monde ! La mise en scène hasardeuse, brute, caractérisée par une photographie sale et granuleuse, se veut à mi-chemin entre celle des yakuza eiga de Kinji Fukasaku et des bombes underground de Shinya Tsukamoto; quant à la musique, celle-ci brasse les genres, d'une techno syncopée à des sonorités industrielles eighties en passant par un curieux remix d'une chanson de Janet Jackson,
The Knowledge. Score par ailleurs très jouissif, parfaitement dans le ton de l'ensemble à l'inverse de
Rainy Dog et sa rengaine country/blues en inadéquation avec son climat urbain.
Shinjuku Triad Society excelle de sa gueule de polar barbare et nihiliste, mais il accuse aussi les faiblesses d'un Miike en général: la cadence du film est discréditée par un gros ventre mou qui parasite l'intrigue, on filme du vide et on se retrouve avec un récit truffé de longueurs et de séquences inutiles, à l'image de ce peu palpitant périple dans la campagne taïwanaise. De même, certaines idées a priori géniales ne semblent pas être suffisamment développées pour faire mouche. Le tout laisse ainsi une curieuse impression d'inabouti, ce qui ne nous empêche pas de prendre quelque plaisir à suivre ce crapoteux thriller.
Shinjuku Triad Society a l'ambiance cafardeuse de
Rainy Dog et la violence paroxystique de
Fudoh et
Ichi the Killer sous un emballage de pur produit d'exploitation racoleur comme il faut. Œuvre assez méconnue dans la pharaonique filmographie de Takashi Miike, c'est un métrage que l'on se doit de voir afin de découvrir la facette trash du réalisateur dans ce qu'elle a de plus subversif. Bourrée de défauts, mal rythmée et pas toujours très subtile, cette bande constitue néanmoins un morceau essentiel pour l'aficionado du réalisateur boulimique de la pellicule. Aussi inégal qu'intéressant.
Pfffffff, ennui mortel!
A peine l'une ou l'autre "bonne" séquence (dans un bon film elles auraient l'air naze mais là) pour relever ce fade brouet miikien qui confirme qu'il faut qu'il arrête de prendre du valium à tort et à travers et un peu se secouer.