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Une femme dans la tourmente

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 3.38/5

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9 critiques: 3.92/5

visiteurnote
Anel-kun 3.75
bazdebaz 3.75
Chip E 4.5
Clyde 4.25
hkyume 3.75
Miyuki 4.25
Mounir 3.25
Pikul 3.25
zybine 4.5


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Obsession magnifique

Il y a quelque chose qui hisse Tourments au rang des plus beaux mélos du cinéma mondial. Est-ce l'amour avorté entre Yuzo Kayama et Hideko Takamine ? Est-ce l'incroyable cinégénie de cette dernière dont la petite frimousse ovale nous fait constamment battre la chamade ? S'agit-il des prodigieux talents de conteur de Naruse qui réalise là un de ses films les plus ouvertement sentimentaux ? Est-ce la photo ouatée et délicate de Jun Yasumoto, au Tohoscope majestueux mais jamais démonstratif, ou alors la bouleversante partition d’Ichiro Saito dont les mélodies nouent la gorge ? Est-ce cet épilogue tragique et brutal qui nous foudroie comme un coup de tonnerre ? Un peu tout cela à la fois, sans doute. Plus très loin de l'ultime révérence, Naruse signe une œuvre dense, poignante et déchirante qui emprunte le sillon de la chronique sociale douce-amère pour laisser naître peu à peu, l’air de rien, une grande force élégiaque. Cette obsession d’un homme pour une femme plus âgée n’est pas sans rappeler celle de Rock Hudson pour Jane Wyman dans Le Secret Magnifique, lui-même remake d’un film tourné en 1935 par John M. Stahl. Les comparaisons s’arrêtent évidemment là, Naruse préférant aux inclinations baroques de Sirk une élégante retenue où l’émotion découle des scènes les plus simples et les plus silencieuses. Une émotion pure qui atteint son comble lors des vingt dernières minutes en forme de fugue – à la fois physique et psychologique – dont on guette l'issue le souffle coupé. On a vu Nuages Flottants, Le Grondement de la Montagne et Quand une Femme monte l'Escalier, on en est ressorti chaviré; avec Tourments, on en revient knock out.   

07 janvier 2013
par Chip E


Brillantissime en dépit d'un apparent manque d'unité

Hideko Takamine tient un magasin de liqueurs et spiritueux doublement menacé : un supermarché vient s'installer à proximité ; et surtout ellle ne possède rien puisque son mari, décédé à la guerre, était l'héritier en titre du commerce. Et si sa belle-mère lui sait gré de s'occuper du magasin, ses deux belles soeurs seraient disposées à se débarasser d'elle  : elles l'encouragent à se remarier. Et puis il y a le jeune beau-frère (Yuzo Kayama) , sympathique mais limité jeune homme qui préfère alcool et petites pépées aux responsabilités. S'il prenait les rênes du commerce, notre héroïne serait totalement exclue. Or il est amoureux de sa belle-soeur...
Magnifique film, un de plus, de Naruse. Le début est assez étonnant par son ancrage dans les problèmes du petit commerce et le portrait très fin d'une belle-fille exploitée et d'un fils de famille vélléitaire (types assez présents dans la culture japonaise mais ici brillamment dépeints. Puis, le drame patrimonial et commercial se nouant, le film bascule complètement et propose une dernière demi-heure qui est la quintessence du narusisme : une admirable errance, quasi muette, entre trains et auberges, de deux amants qui ne savent se retrouver ni se séparer. Takamine est admirable de retenue, dans un rôle qui paraît plutôt taillé pour Setsuko Hara.

14 août 2011
par zybine


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